Inventeur du système MIM: « je veux aider un sport que j’adore »

Divers International
Cet article a été publié le : 10 décembre 2021 à 12h49
Inventeur du système MIM: « je veux aider un sport que j’adore »

Mats Björnetun, inventeur du MIM - (c) Horse & Hound


Mats Björnetun, des voitures de collection aux dispositifs de sécurité sur le cross

Mon entreprise, dont la marque déposée est MIMsafe, est leader dans le domaine des cages pour chiens, portails et filets universels à cargaisons, qui sont tous mis à l’épreuve et subissent des crash-tests. Nous produisons également des MIMclips, des dispositifs frangibles qui permettent aux obstacles de cross de « s’affaisser » en tout sécurité pour éviter les chutes. Depuis le 1er Janvier 2021, ce dispositif est devenu obligatoire sur tous les obstacles sur lesquels il peut être installé et ce, sur toutes les épreuves FEI.

A l’origine j’étais fermier. Étudier à l’école ne m’intéressait pas, mais j’étais fasciné par les motos et les « hot rods », des voitures de collection rénovées. J’étais impliqué dans les courses de dragster. La mécanique et la construction de choses me fascinaient.

En 1986, nous démarrions, avec un associé, MIM Construction AB dans ma grange à Frändefors, en Suède. Notre objectif était de résoudre des problèmes de conception fonctionnelle automobile pour des voisins – notre objectif était simplement de survivre.

Quatre ans plus tard, nous étions invités en Allemagne pour visiter les locaux de Volkswagen, qui sont clients depuis lors, aux côtés de marques comme Audi et Porsche. C’était tellement au-dessus des objectifs que je m’étais fixés que depuis, je ne fais que m’amuser. S’il y a deux projets qui me sont proposés, je choisis toujours celui qui semble le plus amusant.

Ma femme a toujours eu des chevaux, et adorait le concours complet. J’avais une ferme, donc au milieu des années 90, je lui ai dit  » je peux essayer d’y construire un petit parcours de cross. » Nous y avons organisé des compétitions amateur en 1994 et 1995, puis je suis devenu l’organisateur d’un évènement à Baldernsnäs, sur un domaine plus conséquent. De 1998 à 2002, nous y avons organisé des compétitions internationales. Je ne connaissais pas grand-chose aux chevaux, mais j’aimais le monde du concours complet et les gens qui en faisaient partie.

J’ai décidé d’arrêter d’organiser des compétitions en 2005, mais d’une manière coïncidente, je me suis retrouvé directeur de concours à Malmö en 2008. C’est là que j’ai rencontré Andy Griffiths, qui y était délégué technique, et ce fut la création de MIMclips.

Je me suis rendu compte dès le début que nous ne faisions pas suffisamment en termes de sécurité dans le complet. Grâce aux nombreux tests de résistance aux chocs que nous avions réalisés au sein de mon entreprise, je comprenais comment gérer et absorber l’énergie, la vitesse et les angles ; je savais qu’on devait faire plus que cela.

Grâce à Andy, nous avons été invités à une réunion en 2010 à laquelle participaient de nombreuses personnalités importantes du complet, comme Mark Philips, Mike Etherington-Smith, Hugh Thomas et David O’Connor.

Au préalable, MIMsafe a créé sa propre machine de tests de collisions, et j’ai employé un expert de l’Université de Chalmers en Suède, spécialisé en technologies. Donc, quand nous nous sommes rendus à cette première réunion, nous avions tellement de connaissances sur le sujet que nous avons fait peur à tout le monde ! Ce n’était pas notre intention – nous voulions juste montrer à tous que nous avions un point de départ.

Entièrement mettre en place une nouveauté prend toujours dix ans. Là où nous en sommes aujourd’hui, – l’obligation d’installer des dispositifs frangibles sur tous les obstacles de cross qui peuvent en être équipés sur les compétitions FEI – c’est donc là où je voulais être en 2010. MIMsafe ne gagne pas d’argent sur le dispositif MIMclip, mais ça n’est d’aucune importance à mon égard. Je veux aider un sport que j’aime.

L’élément clef de MIMclip est sa charnière. Quand un cheval tape l’obstacle, l’énergie qui est créée par le cheval pénètre l’obstacle et le pousse hors du chemin de l’animal.

Les lois de la gravité expliquent qu’un objet en chute-libre s’accélère pendant sa chute. Si l’on fait tomber quelque chose sur son pied, ça fait mal, mais le premier centimètre de la chute n’en ferait rien, parce que l’objet tombe à une vitesse très lente. La charnière sur un MIMclip permet à la barre sur laquelle il est fixé de tomber sur un arc contrôlé, et met ainsi fin à la trajectoire de chute du cheval.

Dans le complet, les gens ont l’habitude de voir le MIMclip rouge sur des obstacles tels que des oxers, mais nous avons désormais un MIMclip jaune, conçu pour les obstacles qui doivent être sautés avec du biais, comme des pointes ou des tables.

Ils sont amorcés à 70% de la force qu’il faut mettre pour activer un clip rouge, et créé certains problèmes. Les spectateurs adorent monter sur les obstacles lorsqu’ils marchent le cross avant ou après la compétition. Comment, alors, s’assurer que les dispositifs frangibles n’ont pas été affaiblis par inadvertance? Pour résoudre cela, nous sommes en train de produire un clip argenté qui remplacera temporairement le MIMclip quand le cross n’est pas en train d’être couru.

Nous ne pourrons jamais faire du cross quelque chose de sécurisé à 100%. C’est un sport excitant qui est composé d’obstacles fixes sautés à grande vitesse. Les cavaliers ont un choix – de courir ou ne pas courir, il faut qu’ils se responsabilisent eux-mêmes.

Article original sur Horse & Hound ici