Badminton 2011 : quelles sont nos chances?
Aujourd’hui, chaque cavalier a la parole pour nous présenter ses motivations, sa préparation, ses points forts et ses
objectifs pour courir le plus mythique des concours.
Mais d’abord, petit point avec Laurent Bousquet :
« Nous avons la chance cette année d’avoir une délégation importante pour aller à Badminton, ce qui montre que les cavaliers et les propriétaires sont très motivés. En tant que sélectionneur et entraîneur, je suis très content car ce sont tous de bons cavaliers et de bons chevaux. Mais ils vont devoir affronter les meilleurs cavaliers et chevaux du monde, donc rien n’est encore joué. »
Karim Florent Laghouag :
« D’habitude, je mise tout sur la grosse échéance de fin de saison. Mais là ça fait deux années de suite que ça ne me réussit pas : je tombe aux Championnats d’Europe à Fontainebleau et je suis éliminé après le dressage des Jeux Mondiaux de Lexington parce que mon cheval s’était mordu la lèvre! Donc cette année, j’ai décidé de changer de technique et de vivre un moment fort à Badminton. Ça n’exclut pas forcément les Championnats d’Europe de Lühmühlen, ça pourra même servir de préparation, mais c’est toujours une prise de risque de courir un 4 étoiles.
Si toutes les conditions sont réunies, Havenir d’Azac a toutes les qualités pour bien se classer sur ce concours. S’il me fait le même dressage qu’à Lexington, je peux terminer dans les 10 premiers. Sur le cross, il est très volontaire, hyper maniable et inarrêtable. Seule sa technique de saut peut poser des petits problèmes si je ne suis pas vigilant, sur des obstacles comme les barrières blanches en fin de parcours qui sont très peu appelées. Et sur le jumping, il est très à l’écoute et peut être facilement sans-faute.
Le CICO de Fontainebleau m’a permis de me préparer techniquement, sur un peu plus de hauteur et de vitesse. Après ça, j’ai fait deux gros galops pour que mon cheval soit bien en condition et je terminerai sur un galop de récupération dans la semaine. »
Hélène Vattier :
« Pour ma part, le dernier concours de préparation a été le 3 étoiles de Barroca d’Alva début mars où j’ai terminé 6ème. Ça m’a permis de me mettre en confiance et pour Jubal de se mettre en jambe. Après j’ai continué la préparation comme pour Burghley l’année dernière avec des galops sur la plage de La Baule. Le fait que j’ai été sur liste d’attente n’a finalement rien changé parce que Laurent m’a dit que j’allais forcément être prise, donc j’ai continué l’entraînement comme si c’était le cas…
L’idéal serait bien sûr d’être classée mais il y a quand même une belle fourchette de cavaliers! Si Jubal se comporte comme à Burghley, alors on peut faire une bonne performance. Mais c’est un cheval plutôt anxieux et je ne sais pas comment il va réagir une fois dans le grand stade de Badminton. Sur le cross, il a une bonne amplitude mais son côté Selle Français le rend un peu lourd. A Burghley, on avait été pénalisé car une cavalière était tombée juste avant que je prenne le départ. J’avais dû prolonger ma détente de façon excessive, ce qui fait qu’il était très fatigué à la fin du tour. »
Pascal Leroy :
« Badminton est le concours que je préfère, celui qui ressort le plus dans le calendrier annuel. Il est très difficile sur le plan technique, très bien organisé, médiatisé… On ne saurait pas quoi lui reprocher, même en cherchant bien! Je n’ai jamais été déçu par ce concours.
Je n’ai pas forcément fait une préparation spécifique pour ce concours, car Minos n’a pas besoin de courir beaucoup. Depuis Barroca, je ne l’ai ressorti qu’en CSO. Je le galope une fois par semaine en continue pendant 15 minutes. Il m’en reste deux à faire, dont un léger à la fin. Son point fort, c’est le cross, mais il évolue dans le bon sens dans les autres tests aussi. En dressage, il a une bonne locomotion mais il peut être un peu dur à gérer techniquement et psychologiquement. Il est assez stressé mais il évolue bien. Pour le jumping, Henk Nooren lui a trouvé une embouchure qui lui va bien. Par contre, je ne préfère pas faire de pronostic parce qu’en général ça porte la poisse! »
Gwendolen Fer :
« Pour nous, la préparation a été la même que pour Pau. Actuellement, il me reste encore un galop aujourd’hui, et un galop de désaturation à Pompadour. Leria n’est pas une jument qui a besoin de courir beaucoup, c’est pourquoi Tartas était son dernier concours avant Badminton. Par contre nous avons beaucoup travaillé le dressage et le saut d’obstacles avec Laurent Bousquet, Jean-Pierre Blanco et Henk Nooren. Le dressage est notre point faible car Leria est très délicate. Mais maintenant on se connaît par cœur, ce qui nous permet d’anticiper mutuellement nos erreurs. Nous nous sommes beaucoup améliorées : nous n’avons eu que 53 points à Tartas cette année, contre 70 l’année d’avant! A Badminton, une fois que cette partie sera passée, je pourrai vraiment apprécier le concours.
Par contre, le cross est vraiment son point fort : c’est une vraie guerrière ! A Pau, malgré toutes les difficultés, on est arrivé au bout. Elle n’a peur de rien et je sais qu’elle donnera toujours le meilleur d’elle-même. Sur le jumping, elle saute très bien mais je ne suis jamais à l’abri d’une barre ou deux, car elle pardonne beaucoup moins mes erreurs. En général, elle est quand même plus facile quand le CSO est après le cross, comme à Badminton. Nous allons donner le meilleur de nous-mêmes pour tenter de nous classer. Mais avant tout, l’objectif est de finir le concours et de me faire plaisir sur le cross ! »
N’ayant pas réussi à joindre Jean Teulère, c’est Laurent Bousquet qui parle pour lui :
« C’est la 1ère fois que Matelot du Grand Val va courir Badminton, puisque l’année dernière, Jean avait estimé qu’il n’était pas assez confirmé pour cette échéance. Matelot est un très bon cheval de cross et de CSO, mais par contre il est délicat sur le dressage, très sensible à tout ce qu’il se passe autour de lui. Il y a donc toute une préparation très précise mise en place dans les jours qui précèdent afin que le cheval soit le plus relâché possible…
Jean est un cavalier d’expérience et a déjà participé plusieurs fois à Badminton, donc s’il décide d’y aller cette année, c’est que le cheval est prêt. »
Propos recueillis par Hedwige Favre