L’Angleterre continue de questionner la sécurité sur le cross
Selon Horse & Hound, des demandes auraient été faites au Royaume-Uni afin que les données récoltées soient utilisées à des fins d’amélioration de la sécurité en Complet. « C’est plus important que jamais » pour notre sport.
Les chercheurs à l’origine de trois des plus grandes études menées sur la sécurité du Concours Complet ont sorti un nouvel article dans lequel sont résumées leurs découvertes et où ils demandent : « et ensuite ? » L’étude se penche sur les facteurs de risque des chutes sur le cross, ceux liés à la manière dont est montée la piste lors des concours internationaux, et ceux lors des concours sur une journée affiliés à la British Eventing.
De ces découvertes ont été tirées un certain nombre de recommandations, et notamment la création de profiles ‘risque’ pour les cavaliers comme pour les parcours de cross, de reconsidérer régulièrement les conditions de qualification pour chaque niveau et accorder un nombre maximal de pénalités au dressage pour pouvoir poursuivre la compétition.
Euan Bennet, chercheur à l’Université de Glasgow (Ecosse), a travaillé sur chacune des trois études et insiste sur le fait qu’il est « plus important que jamais » de trouver un moyen de rendre le Complet plus sûr.
« La légitimité sociale est un sujet extrêmement important, et nous pensons qu’il y a des moyens de renforcer celle de notre sport. Les institutions doivent être vues comme actrices, et il y a de belles opportunités de progression afin de rendre le sport plus sûr d’une manière visible et qui montre aux gens que tout est fait afin de protéger les chevaux, » dit-il. « D’autres sports, tels que l’endurance et les courses, ont adopté une approche factuelle quant à la gestion de crise. Nous ne sommes pas entrain de demander quelque chose de trop radical – du moins, on ne pense pas !«
Le Dr. Bennet ajoute qu’il espère voir une plus ample implication de la FEI et de la British Eventing (BE), et qu’il serait « super de voir » plus de leurs recommandations mises en pratique.
« Le but n’est pas de dire que ce sport ne devrait plus être ; on ne souhaite pas que cela arrive, » continue t-il, « Ce que nous voulons, c’est qu’il soit le plus sûr possible tout en s’assurant qu’il demeure accepté par le public.«
Goeff Sinclair, le président de la gestion des risques à la FEI, affirme que son groupe de travail comme le bureau du Complet « travaille en permanence pour minimiser les risques et optimiser la sécurité des athlètes humains et équins.«
« Nous cherchons principalement à réduire les chutes de chevaux, en particulier les chutes rotationnelles et les blessures sérieuses ou fatales pour le couple cavalier-cheval, » dit-il, en ajoutant que depuis 2000, « de nombreux progrès ont été faits » quand à la sécurité et que le nombre de chutes a baissé de manière « significative » : 1,73% des couples au départ contre 1,18% en 2022.
Sinclair affirme que, grâce à ces recommandations, le bureau du Complet revoit actuellement les qualifications, les catégories des athlètes, les pénalités aux obstacles sur les compétitions au format court, le HFI (Horse Form Index – qui permet pour d’examiner les performances des chevaux courant en 3* ou plus permettant ainsi aux cavaliers, propriétaires et entraîneurs de faire des choix raisonnés quant aux prochains objectifs), un guide pour les officiels de compétition (en particulier pour les chefs-de-piste), et des statistiques sur les chutes de chevaux.
Les changements apportés en 2023 aux conditions de qualification ont « éliminé certains couples plus à risque, » notamment au niveau 4 et 5* où le pourcentage de chutes de chevaux est plus élevé. Ainsi, les conditions de qualification pour ces niveaux d’épreuve (MERs) sont sous inspection et seront potentiellement altérés en 2024 par rapport aux pénalités sur le cross.
« La FEI souhaite également commencer une étude rétrospective sur les fatalités chez les chevaux de Complet ainsi que les blessures mettant fin à leur carrière.«
« De nouvelles initiatives sont toujours bienvenues afin d’évoluer et d’améliorer la sécurité. La FEI fournit les nombreuses données collectées à des fins de recherche et nous remercions ce groupe qui propose ses propres recherches afin que nous puissions peser ces initiatives qui soutiennent le progrès.«
Jonathan Clissold, en charge de la sécurité à la British Eventing, a travaillé aux côtés de chercheurs et relève le fait que les analyses menées par la FEI ainsi que les données collectées par la BE soulèvent souvent « des aspects intéressants, certains auxquels nous nous attendions et d’autres auxquels nous ne nous attendions pas. » Il ajoute alors que certaines recommandations faîtes ont été assurées par des changements de règlement autour des conditions de qualification et des indications de performances.
« Je suis certain que la BE soutiendrait toute étude recommandée par ce groupe. Toutefois, la FEI est mieux positionnée pour soutenir et considérer ce travail d’un point de vue international, » conclut-il.
Traduit de l’anglais par France Complet – article original sur Horse & Hound.