« Un million d’euros pour mille obstacles frangibles » et d’autres discussions sur la sécurité au Séminaire de la Sécurité FEI
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Au sein du Séminaire de Sécurité FEI, la discussion se tourne vers le sujet… de la sécurité. C’est en soulignant le succès d’une campagne menée aux États-Unis que Geoff Sinclair, membre du groupe de management des risques de la FEI, concentre la session autour des éléments frangibles. En 2020, le responsable de la sécurité en Concours Complet états-uniens lance une collecte de fonds en affirmant qu’il n’y aurait en 2023 « plus d’excuse » si, sur un parcours, un obstacle qui pourrait être frangible ne l’était pas « d’une manière ou d’une autre. » Au total, c’est $500 000 (477 000€) qui ont été récoltés dans le cadre de cette campagne, permettant la construction de nombreux obstacles frangibles en tout genre.
Alors, Sinclair soulève l’idée de lancer une telle campagne aux côtés de la FEI, qui aiderait peut-être à attirer de grands investisseurs. Ainsi, les fédérations nationales ou les organisateurs pourrait bénéficier de subventions pour installer des éléments frangibles. « Si nous parvenions à atteindre un million d’euros, nous pourrions probablement construire mille obstacles frangibles. Cela aurait un impact majeur sur notre sport et aiderait les organisateurs, » commente t-il.
« L’un des défis [imposé par les éléments frangibles] que j’ai longtemps étudié et sur lequel il me faut revenir régulièrement, » ajoute Stuart Buntine, chef-de-piste et également membre du groupe de management des risques, « c’est le désir de ne pas altérer ce à quoi ressemble notre sport. Au final, lorsque nous partons sur un parcours, nous voulons sauter des obstacles de cross ressemblant à des obstacles de cross et non pas des versions abrégées de ces derniers. Nous ne voulons pas changer cela.
J’ai eu la chance, ces derniers mois, de passer un peu de temps en Suède auprès de Mats Bjornetun [leader dans la technologique frangible] et son équipe. Il a fait un travail formidable et a rendu possible la création d’obstacles à côté desquels vous et moi marcherions en se disant ‘ce sont des obstacles parfaitement normaux’ qui sont en fait frangibles, » continue t-il. « Il nous faut continuer d’essayer de réduire continuellement les chutes graves. Il n’y a aucun doute que, lorsqu’on regarde les statistiques et les informations, les éléments frangibles réduisent considérablement ce risque.«
De là, néanmoins, Stuart Buntine soulève l’une de ses inquiétudes : celle des onze points de pénalités qui surviennent suite à l’activation ‘douce’ d’un de ces éléments (ou l’activation d’un élément frangible alors que le concurrent ne parait pas avoir fait un mauvais saut). Toutefois, la difficulté d’appliquer une pénalité au cas-par-cas serait comme « ouvrir une boîte de Pandore, » reconnait-il. « Il nous faut arrêter les chutes rotationnelles, » poursuit Buntine. Peut-être, alors, que le prix de cela est d’occasionnellement avoir des activations ‘douces’. « C’est, je pense, un prix qui vaut la peine d’être payé.«
La médaillée olympique Tina Cook, qui soutient avec ferveur l’existence des éléments frangibles afin de réduire le nombre de chutes graves, nuance cependant ce propos : peut-être faut-il avoir le « bon sens » de décider si un compétiteur doit être pénalisé ou non plutôt que d’appliquer les onze points de pénalité sans réflexion. Selon la cavalière britannique, dans des situations où le cheval « n’a clairement pas perdu l’équilibre ou fait jambe de bois« , il devrait y avoir discussion parmi les juges au sol plutôt qu’une pénalité générale.
La discussion s’oriente alors vers les nouvelles technologies qui s’améliorent sans cesse et permettent aujourd’hui de filmer ou d’avoir des capteurs sur l’obstacle. Malgré leur existence et s’il est possible d’obtenir ces technologies sur certains évènements, le concours complet dans sa globalité ne peut avoir recours à de telles mesures. Alors, certains proposent de ne mettre en place ces discussions sur les onze points de pénalités dûs à l’activation d’un élément frangible que sur les niveaux 4 et 5* ainsi que lors des championnats. David Doel, cavalier de niveau 5*, compare d’ailleurs cela au football où sont utilisés des éléments technologiques supplémentaires à haut niveau afin de décider ou non des pénalités.
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