Le droit de réponse de Fido : »Nous sommes des maîtres d’école »

Sport
Cet article a été publié le : 01 avril 2010 à 12h55
Le droit de réponse de Fido : »Nous sommes des maîtres d’école »


Les chevaux parlent, mais ils lisent aussi. France Complet notamment ! A l’instar de Fido, qui tout en cosignant les propos de Pemba, le partenaire de Thomas Carlile (voir ci-dessous), a un peu rué dans les brancards, sur ce propos de son alter-ego : « Notre vie est agréable, passionnante et émouvante. On ne mesure pas toujours notre bonheur. Je plains tous mes camarades qui trottent inlassablement dans les centres équestres. » Et Fido  piaffe d’impatience que l’on publie son droit de réponse. 

Entretien
Fido, on commence par les  présentations. Quel est votre beau métier ?

Je suis cheval d’instruction à l’école d’équitation du Grand Rodez, chez  Mr Nicolas Burtin.
Vous n’avez jamais imaginé devenir un crack du saut d’obstacles, du complet ou du dressage ?

Non ! Mais, de temps en temps, je m’offre des petits galops rapides de 60 m. Histoire de montrer à mes cavaliers qu’il y en a sous le capot !
C’est une frustration ?

Non pas du tout ! Nous, allons au pré, avec les collègues, presque tous les jours. Embarquer à 4 h du matin dans un camion, un avion ou un bateau pour rejoindre un terrain de concours. C’est pas mon truc…
Tourner  inlassablement dans un manège avec, sur le dos, des cavaliers plus ou moins doués, n’est-il pas lassant ?

C’est un peu vrai  surtout l’été. Mais on fait aussi plein d’activités différentes : des jeux, des randos, des spectacles. J’adore jouer au horse-ball avec les copains ! Nous sommes pluridisciplinaires.

 

« On aime les projecteurs » 

Vous comprenez que votre directeur Nicolas Burtin,  vous en demande toujours un peu plus. Vous êtes son gagne pain ?
…Justement, il prend bien soin de nous. L’été, par exemple,  il y a même des collègues de Montpellier qui viennent nous aider. Il y a tellement de monde à vouloir mettre le pied à l’étrier. On rigole bien ! Ils sont un peu perdus à la campagne ces chevaux de la ville.. L’équitation sportive vit également un peu grâce à nous qui faisons que les centres équestres sont de plus en plus prisés.

En fait vous avez un rôle de formateur.

Tout à fait nous sommes les maîtres d’école. Tous les cavaliers de compétition ont connu, sur notre dos, leurs premiers frissons. A Rodez notre soir de gloire, c’est le spectacle de Noël. Nous, la musique et les projecteurs on adore !!

Quelles sont les qualités requises pour devenir un bon cheval de centre équestre ?
Il faut être sympa, savoir tout faire tranquillement.

Un mot sur les gens qui posent leur selle sur votre dos ?

Les plus sympas, ce sont les débutants. Il y a toujours un sucre ou une carotte au fond de leur sac de pansage.

Un mot sur votre dirigeant de club, vos instructeurs. Vous êtes bien traité, comme le champion que vous êtes ?

Les moniteurs nous ont appris notre métier quand on était plus jeunes. Alors, maintenant on se connaît bien. Cette complicité leur permet de nous accorder un petit break quand on en a besoin.

« Nous sommes la belle conquête de l’Homme »

Suivez-vous  attentivement les exploits de vos copains des sports équestres ?

Un peu à Rodez, avec les concours organisés.  On suit aussi nos chevaux de concours qui vont un peu partout. Nous sommes assez fiers des résultats de nos cavaliers. A l’instar de Pauline Mercadier. On  en entend tout le temps parler. Elle doit être dans le Nord, à coté du Mans maintenant. C’est un peu notre fierté.

Pour finir que diriez-vous à  un jeune cheval indécis sur le cursus à suivre ?

Si t’as du talent et que tu aimes les voyages essaie les concours. Si t’es cool et un peu casanier reste à l’instruction. Tu feras plein de trucs différents.

Un dernier mot à votre guise ?

N’oubliez jamais que sur notre dos vous avez découvert l’équitation, que grâce à nous vous continuez à l’aimer. Chevaux de sports, chevaux d’instructions, qu’importe ! Nous sommes et restons surtout des chevaux, la plus noble conquête de l’H………..

Recueilli par Guy FICHET . (avec le concours de Nicolas Burtin responsable pédagogique de l’école d’équitation du Grand Rodez)