Droit de réponse du Directeur du Haras du Pin-IFCE et du délégué technique

Sport
Cet article a été publié le : 08 juin 2011 à 7h42
« En réponse à la lettre de mécontentement des cavaliers, je tenais à répondre aux différents points soulevés.

Tout d’abord, et sans vouloir dédouaner l’organisateur, je tiens à préciser que les herbages du Pin sur lesquels se couraient les épreuves Jeunes chevaux de concours complet sont des espaces agricoles naturels (herbages pour chevaux et bovins) présentant un sous sol argileux très sensible à l’hygrométrie. De plus et compte tenu des conditions climatiques extrêmes (moins de 10 mm d’eau en 3 mois),

il a été demandé par les services de la préfecture de limiter les arrosages.

Point 1 : Qualité des sols
Comme le souligne le Professeur Geffroy, le sol de la pâture au niveau des obstacles 6 et 7 de l’épreuve des 6 ans était inégal, malgré un travail de surface à la herse de prairie.
Il aurait fallu, afin de rendre ce terrain de qualité, soit un arrosage important couplé au hersage, impossible compte tenu des conditions climatiques, soit une déstructuration mécanique du sol par un engin du type rotavator incompatible avec l’utilisation mixte de cet espace (usage agricole et compétition), soit un sablage de la totalité de cette piste, que nous aurions pu réaliser.
Toutefois, cette zone « délicate » représentait 400 m sur un parcours de 2350 m et il a été décidé par le jury à la demande du délégué technique de réduire les vitesses afin de courir l’épreuve dans les meilleures conditions pour les jeunes chevaux.

Le courrier des cavaliers ne rend cependant pas compte du fait que l’ensemble de la piste dans le parc du Hautbois avait été sablée le mois précédant le concours par l’association Ustica en vue de la préparation des sols pour son concours de l’été. Cette piste « travaillée » représentait 75% du parcours des 6 ans et la quasi totalité des parcours des 4 ans, 5 ans et cycles libres qui ne faisaient qu’une boucle de moins de 200 m dans le pré.

Le sablage des abords et réceptions aurait pu être anticipé et n’a été réalisé qu’après coup pour les épreuves du week end (pro, amateur et club).

Dans le même ordre d’idées et afin de gérer la pénurie éventuelle d’eau, Pierre Le Goupil, prestataire pour le CICW de l’été vient de faire l’acquisition d’une machine spécialisée dans l’amélioration des sols.

Point 2 : Qualité des obstacles
Si certains profils étaient absents, il aurait été correct de noter l’effort fait par l’organisateur sur la rénovation de son parc d’obstacles : obstacles de CSO et près de la moitié des obstacles de cross présents sur le site étaient neufs.
Les difficultés proposées par le chef de piste étaient en adéquation avec la progressivité des parcours de formation du jeune cheval avec enchaînement sur des courbes pour les 4 ans, directionnels décalés pour les 5 ans et directionnel « encadrés » pour les 6 ans, ces derniers avaient également 2 réceptions en contrebas et un obstacle type « chapeau de gendarme » dans le gué (abord en montée, réception dans la descente).

Pour ce qui est de l’eau dans le gué, ce dernier n’étant pas alimenté par un courant d’eau, il aurait fallu le remplir à la tonne (200 000 litres environ) ce qui n’était pas envisageable compte tenu des restrictions d’eau, voire indécent vis à vis des agriculteurs. Il était donc partiellement à sec et les chevaux n’avaient que 2 ou 3 foulées dans l’eau.

Eléments complémentaires :
Aurélien Kahn, représentant des cavaliers a exprimé son désir de ne pas courir compte tenu des remarques qu’il a fait sur la dureté du sol. Par contre, les autres signataires ont couru l’épreuve, leurs chevaux n’ont pas souffert du parcours et ils ont tous pris part aux épreuves de 5 ans A & B et 6 ans B le lendemain. Maxime Mercier, signataire de la lettre, n’était pas engagé dans les épreuves jeunes chevaux au Pin.

Points de prospectives :
Les Haras nationaux, dans leur transformation vers l’Institut français du cheval et de l’équitation, auront de nouveaux objectifs dans la gestion de leurs sites.
A ce titre, le Haras national du Pin, avec en ligne de mire le cross de 2014, doit repenser la gestion d’une partie de ses espaces agricoles et leur transformation en site de compétitions entretenu et géré dans ce but.

L’ensemble des acteurs du Haras national du Pin sont conscients de cette mutation et de ce challenge. Il nous appartient de noter les dysfonctionnements soulevés dans le courrier des cavaliers, de prendre les moyens d’y remédier pour le futur. »


Guillaume Blanc, délégué technique du concours jeunes chevaux du Pin

« Messieurs,
L’IFCE est actuellement dans une phase de transition vers le Haut niveau, avec toute la qualité que ce terme implique. Des investissements sont en cours pour optimiser le site du Haras du Pin. Vous avez ainsi pu constater que le parc d’obstacles CSO était neuf. Une herse spéciale a été achetée et est en cours d’acheminement d’Irlande pour remédier à la mauvaise qualité du sol de cross.
Je reconnais que nous avons commis deux erreurs. D’une part, nous avons manqué de réactivité sur le sablage des abords lors des épreuves Jeunes Chevaux. Le sable n’a été rajouté que le vendredi pour les épreuves Pro/amateur. Nous n’aurions pas  dû non plus utiliser la pâture dont vous parlez. Cette zone qui s’étend sur 200m était effectivement inégale, alors qu’elle était bonne lorsque nous sommes allés faire un état des lieux du terrain un mois avant. La herse avait bien été passée régulièrement, mais elle était malheureusement complètement inefficace face à la dureté du terrain.
Concernant ce problème, la réponse est simple : il n’y avait tout simplement pas d’eau pour arroser! Dans notre région, il est tombé 6mm de pluie depuis deux mois et demi. Il aurait été indécent vis-à-vis des agriculteurs de puiser dans des réserves d’eau qui leur sont interdites actuellement… Les conditions actuelles sont extrêmes pour organiser du CCE, mais l’ensemble des couples qui ont pris le départ ont malgré tout bien couru.
Je peux vous promettre que nous mettrons tout en oeuvre pour pouvoir vous accueillir de la meilleure des façons pour les concours à venir.
Bien à vous,

M. Le Mestre, directeur du Haras national du Pin-IFCE