On a une vie à protéger

Sport
Cet article a été publié le : 06 mai 2010 à 8h17
On a une vie à protéger


L’Air Bag pour cavalier. Une petite révolution dans le monde des sports équestres. Un gilet de sauvetage pour le cavalier dont Thierry Burnier, l’un des importateurs français, reste convaincu qu’il bouleversera les mentalités.

« Aux championnats d’Europe à Fontainebleau, mon gilet m’a juste sauvé la vie… Je conseille fortement à tout le monde de le porter même à l’entraînement. C’est une véritable révolution pour votre sécurité », s’en félicite Karim

Laghouag. « J’ai fait la bêtise de ne pas le mettre aux Championnats d’Europe à Fontainebleau. Ce qui m’aurait évité d’être arrêté six mois pour un problème de colonne vertébrale. Je ne monterai plus jamais sans, que ce soit à l’entraînement ou en compétition », insiste Geoffroy Soullez.

 

Mais de quoi parlent ces deux cavaliers français à la tunique bleue ?

De ce gilet encastré dans les tableaux de bord de nos voitures, sur le sas arrière des bateaux, sous le siège de nos fauteuils d’avion. Un Air Bag dont la publicité résume à elle seule son utilité : « Vous n’avez qu’un corps, protégez le. »

Mais pouvait-on imaginer, une seule seconde, que les cavaliers de complet, de courses hippiques s’en affubleraient en un jour ? « Sans doute que non !, souligne Thierry Burnier, l’un des importateurs de ce gilet révolutionnaire. « Mais, il s’imposera de lui-même », glisse le gérant d’une société tournée vers le bien-être du cheval et du cavalier.

S’il est né en France, c’est en Angleterre qu’on l’aura, une nouvelle fois, testé pour la première fois. « A Badminton, il y a un an. Et depuis, plus aucun cavalier de sa Gracieuse Majesté ne s’en sépare en compétition », poursuit Thierry Burnier. Les Anglais qui auront eu l’ingéniosité de développer son système de déclenchement à la base de son efficacité.

En France on traîne toujours les pieds

Qu’à cela ne tienne, les cavaliers à la tunique bleue hésitent, pour leur part, à l’enfiler. « Ils y viennent, mais avec lenteur. C’est dans la tradition typiquement nationale, je dirais presque dans notre culture. » En un mot, tout le monde croit à son efficacité, mais chacun pense que les accidents n’arrivent qu’aux autres.

Thierry Burnier n’est ni un doux rêveur ni assez naïf pour savoir que l’on le taxera de prêcher pour sa chapelle, son commerce. « Soit ! Mais, la pub nous est tombée déjà sur le dos sans que l’on débourse le moindre centime. La chute de Karim Laghouag a induit des retombées sur ce gilet Air Bag que nous n’aurions jamais pu provoquer. La vidéo est passée et passée en boucle dans le monde entier. Elle a démontré qu’un accident très grave a pu être évité. Cela en a convaincu plus d’un. »

Thierry Burnier, qui se dit défenseur du complet : « une disciple que j’ai pratiqué. Celle que j’affectionne tout particulièrement pour son ambiance, sa mentalité. Un sport sain », veut seulement apporter sa pierre à la pérennité d’un sport que l’on dit dangereux et que certains verraient, sans sourciller, disparaître du concert olympique. « Même si j’en vis que peut-on me reprocher. La ceinture est devenue obligatoire dans les voitures, ce n’est pas pour cela que son inventeur a ruiné l’industrie automobile. »

Il n’est d’ailleurs pas le seul sur le marché, à l’instar de son plus gros concurrent, Hélite, plus tourné vers l’équitation loisir. Mais conclut-il : « Si l’on peut faire prendre conscience à la Fédération Française d’Equitation, à France Galop de cet aspect sécuritaire, nous aurons relevé déjà un beau défi. Sur le sujet, il font actuellement un peu le dos rond. »

A chacun d’en penser ce qu’il veut. Mais professionnel jusqu’aux bouts des ongles, Thierry Burnier ne pratique pas la langue de bois quitte à appauvrir son chiffre d’affaires.

C’est tout à son honneur.

Guy FICHET.