EquitaLyon : les Selles Français au Complet
Sport
Cet article a été publié le : 05 novembre 2012 à 8h29
La Finale des Selles Français Hongres et Femelles de 3 ans à EquitaLyon était notre dernière étape de sélection pour le label Concours Complet, mercredi et jeudi derniers. Nous avons donc observé les 82 chevaux de ce Championnat de France, venant des 4 coins de l’hexagone. Ils étaient d’abord présentés sous la selle le premier jour pour montrer leurs allures et le saut monté, et en liberté le lendemain. Nous avons été particulièrement impressionnés par la sagesse de ces jeunes ! Dans cet environnement particulièrement effrayant pour des chevaux de 3 ans : des lumières, de la foule, de la musique, des écrans géants, des photographes, des micros… seule une très faible minorité a été réellement perturbée par tout cela.
Thomas Carlile, notre « expert CCE », était présent sur l’ensemble des étapes et nous donne son avis sur
cette labellisation.
Pouvez-vous faire le bilan de tout ce que vous avez vous?
« Au total, nous avons vu près de 300 chevaux sur les 4 étapes (Pompadour, Lamballe, Cluny et Lyon). Il y avait donc à la fois de tout et de rien. Sur ces 300, je pense qu’il y en a une trentaine vraiment intéressants pour notre sport. Evidemment, ce n’est pas toujours facile de juger car les 3 ans qui ne sont pas sortis de chez eux ont parfois un comportement qui masque leur potentiel. »
Pensez-vous qu’il soit vraiment possible justement de déterminer le potentiel CCE d’un cheval de 3 ans simplement en le regardant évoluer et sauter?
« Avec l’avis de plusieurs experts comme on était, avec des expériences et des sensibilités différentes, des jugements de qualité peuvent être faits. A 3 ans, un cheval est déjà relativement bien abouti. Ce n’est bien sûr pas une science exacte. »
Quels sont vos critères pour arriver à ce jugement?
« Pour juger du potentiel CCE de ces chevaux, j’ai privilégié ceux qui possédaient un modèle harmonieux et une mécanique intéressante pour pouvoir dérouler une reprise de dressage, des qualités à l’obstacle (style, trajectoire, intelligence de la barre…), mais surtout des vraies qualités de sang : tenue, énergie, tonicité… A EquitaLyon, les chevaux avaient un bon potentiel sportif pour la grande majorité. »
Etait-ce la première fois que vous étiez dans la position du juge?
« Oui. Arriver à se faire une bonne idée du potentiel d’un cheval sans pouvoir m’asseoir dessus était un peu perturbant au début, mais l’oeil se fait à force de regarder. Ma sensibilité de cavalier me permettait aussi de m’imaginer sur le cheval. Je me disais : « Est-ce que tu te sentirais d’aller dérouler une reprise de dressage avec celui-ci? » Ou bien : « Aurais-tu envie de galoper à 550m/mn avec celui-là? ». Et le fait de pouvoir comparer beaucoup de chevaux dans le même contexte permet de faire plus facilement le meilleur choix. »
Que pensez-vous de cette labellisation?
« En France, on sait produire de très bons chevaux de Complet (d’ailleurs, les meilleurs sont bien souvent Français). Ce label permettra donc de repérer les cracks de demain plus rapidement. Bien sûr après, il faut que le cheval soit valoriser ou acheter pour le Concours Complet, sinon il ne pourra jamais prouver son potentiel. Mais c’est justement le rôle de ce label de montrer à l’éleveur que son cheval est sûrement beaucoup plus intéressant pour le Complet que pour le CSO. »
Merci à nos partenaires sur ce projet : Fonds Eperon, SHF, ANSF, ANAA et FENESCO. L’ANSF a mis en place tous les moyens pour nous permettre de juger dans d’excellentes conditions sur cette finale.
Et bien sûr, merci à Thomas Carlile, Christian Weerts, Arnaud Boiteau, Cédric Lyard et Jean-Luc Force d’avoir accepté de se mettre dans la peau du juge pour cette première année !