Céline Baudet : « Je suis une butineuse… »
Elle immortalise les plus grands faits d’armes du concours complet. Elle possède sans doute l’une des plus belles collections de portraits de champions. Elle est photographe équestre… par plaisir. Céline Baudet, éprise de liberté, véritable touche à tout, refuse en effet tout carcan.
Profession ? « Conseillère en agriculture durable ! » Céline, avec ce sourire qui lui mange le visage, sa marque de fabrique, s’en est aperçue. Sa réponse nous laisse de marbre. Et pourtant, c’est du sérieux, il a fallu que la demoiselle ait la tête bien faite pour en arriver là. Elle sourit, puis entre dans une explication de texte. » En gros, il s’agit pour les productions végétales de mettre en place des techniques soft vis-à-vis de l’environnement. Sans en oublier la rentabilité économique et l’aspect humain. »
Soit ! Mais le mieux est encore de consulter le site la jeune cadre (la courtoisie ne nous autorise pas à donner son âge) à l’origine de la naissance d’AgriStem : www.agristem.com.
Car si nous sommes venus à sa rencontre, c’est bien pour parler cheval. Pour quelqu’un sans attache avec le monde équestre, son histoire est pour le moins surprenante. « Mais ma maman chaussait souvent les étriers. Pouvais-je donc éviter de contacter le virus ». Céline s’enflamme. Sans se creuser la cervelle, elle remonte le film de sa vie de gamine. Là où elle entendait un hennissement, un bruit de galop, de fer sur l’herbe tendre, humait l’odeur du cuir de selle, de harnais, elle y courait, les jambes au coup. Très vite, la jeune fille s’est ainsi retrouvée en selle, puis en concours hippiques : saut d’obstacles et un peu de dressage. « J’ai même acheté des chevaux. En cassant ma tirelire, en évitant toute dépense superflue ou excessive en vêtements, en travaillant »
Une activité équestre qu’elle dû mettre du moins en sommeil quelque temps, tout au long de son exil dans l’Est. Un interlude consacré à ses études de jeune cadre. Son bonheur de monter en selle également atténué par un grave accident. C’était il y a… assez longtemps temps pour oublier, sa volonté et son acharnement faisant le reste. « Aujourd’hui, j’ai toujours des chevaux chez moi, ils m’appartiennent ou je les ai en gardiennage, glisse ainsi malicieusement Céline. Je m’en occupe de A à Z, et il m’arrive de les sortir un peu en balade, pour le plaisir. Je fais mes foins et tout et tout. »
Curieuse à proportion de son instruction, comme aurait pu le dire, Jean-Jacques Rousseau, Céline a enfin découvert, on y vient enfin, le concours complet. « En réalisant, bénévolement des photos lors du Mondial des jeunes chevaux en 1991. J’y ai découvert un monde très près des chevaux, très à l’écoute de leur monture, respectueux des autres, le tout saupoudré de beaucoup de convivialité et enveloppé d’une belle ambiance. »
Cette nouvelle corde à son arc, elle promène aujourd’hui sa frimousse souriante sur les grands terrains de concours. Des photos qu’elle ne vend pas ! « A cette exception près que quand il s’agit d’un commande pour grand magazine, un journal, je demande une rétribution. Par correction vis-à-vis des gens qui en vivent, pour éviter toute concurrence déloyale. »
Mais au juste, l’idée de troquer son habit de conseillère en agriculture durable pour jouer les chasseurs d’images, lui a-t-elle effleuré l’esprit. « Why Not, s’esclaffe-t-elle. C’est quelque-chose qui m’intéresserait. Mais je suis une butineuse, une passionné de la vie. J’ai l’impression qu’il me reste beaucoup de choses à faire. J’ai envie d’aller au bout de mes rêves. »
Envie de butiner.
Guy FICHET.