Cédric Lyard nous parle de son métier
Quel est votre modèle économique actuel ?
« La plus grosse part de mon activité réside dans mon écurie de 20 chevaux avec les pensions de propriétaires et tout ce qui touche au club. La gestion me prend beaucoup de temps. Je fais aussi du commerce de chevaux de sport ainsi que de la valorisation. Je me déplace de plus en plus en stages chez les particuliers pendant les périodes creuses, particulièrement en hiver. Je me rends chez eux et j’essaye de les aider à progresser avec leurs chevaux.
La compétition ne constitue, à mon grand regret, qu’une infime partie de mes revenus. En effet, les dotations ne sont pas assez élevées pour compenser tous les frais qu’ont les cavaliers professionnels (transport, engagements, soins vétérinaires, etc…) Je ne connais aucun cavalier pro qui parvienne à vivre uniquement de la compétition. »
Étant donné les difficultés que rencontrent les cavaliers pro de complet, avez-vous déjà envisagé de changer de discipline, voire de changer radicalement de métier ?
« Changer de métier, certainement pas ! Travailler avec les chevaux est ma passion et faire ce qu’on aime n’a pas de prix même si c’est un milieu très difficile. En revanche, je n’exclue pas de me diversifier un jour, sûrement en couplant le concours complet et le concours hippique. En effet, le modèle économique de l’hippique a une nette longueur d’avance sur celui du complet et la demande de chevaux y est beaucoup plus forte. De plus, il y a d’avantage de concours organisés et les dotations y sont bien supérieures. Mais rien ne me fera stopper le complet qui est ma vraie discipline. »
« Et bien, l’idéal pour moi serait d’avoir mon écurie CSO/Complet. Si j’ai encore la condition physique et la même motivation, j’aimerais continuer la compétition en complet et peut-être en concours hippique. Bien sûr, je n’ai pas la prétention d’atteindre le même niveau en hippique qu’en Complet mais je pense que le CCE est une bonne école pour le CSO. »
Qu’est ce qui vous a attiré chez France Complet ?
« France Complet apporte un réel bénéfice au concours complet, et ce à tous les niveaux. Que ce soit pour les cavaliers comme moi, qu’ils soient pro ou amateurs, les organisateurs, les marchands ou encore les éleveurs, personne n’est oublié. Tout le monde est gagnant. Le grand intérêt de cette association, c’est de parvenir à fédérer toutes ces personnes qui n’ont pas forcément les mêmes priorités autour d’une cause commune : Faire vivre et évoluer ce sport. »
Vous êtes le responsable du collège des cavaliers pro de France Complet. Quels sont les grands thèmes sur lesquels vous travaillez ?
« Nous essayons de faire évoluer la discipline, que le complet soit plus attractif pour les cavaliers, et surtout pour les jeunes, qui hésitent de plus en plus à se lancer dans ce sport. Mais pour cela il faut nous regrouper pour peser plus lourd dans la balance. Attention, nous ne voulons absolument pas créer un contre pouvoir mais simplement fédérer toutes les personnes qui souhaitent aller dans le même sens et ainsi mieux les représenter. Mon rôle à moi est plus spécifiquement de représenter les cavaliers professionnels auprès de France Complet bien sûr, mais aussi de la FFE, de la SHF, etc. Je suis donc à l’écoute de tous pour faire passer les messages, et ce dans les deux sens. »
Et le mot de la fin ?