Fascinant intervenant du clinics sur l’ostéopathie aux Journées du Complet & des Courses, Jean-Michel Boudard
nous a envoyé un article pour aller plus loin sur le sujet et répondre aux interrogations des propriétaires : que peut-on attendre de l’intervention d’un ostéopathe?
« Après avoir soulevé de nombreuses résistances, l’ostéopathie est plébiscitée par un nombre croissant de cavaliers et d’entraîneurs. Cet engouement dû aux bons résultats des ostéopathes présents sur le terrain depuis quelques années amène en contrepartie quelques dérives. Les cavaliers se disent perturbés par la diversité d’approches et de résultats de tous les ostéopathes qui passent : « Il n’y en a pas un qui travaille de la même façon », disent-ils. « Un ostéopathe est passé trois fois et mon cheval avait toujours son problème. J’en ai fait venir un autre et en une fois, le cheval a retrouvé ses aptitudes ». Mais quels sont les critères pour définir la qualité d’un bon ostéopathe?
Le Dr Dominique GINIAUX vétérinaire et ostéopathe fut un pionnier en appliquant les principes ostéopathiques aux chevaux. Il en a fait un art respecté dans le monde entier. Le bouche à oreilles reste aujourd’hui la technique la plus sûre pour trouver un bon thérapeute. Par cet article, j’espère amener aux cavaliers un complément d’informations sur la pratique ostéopathique et leur permettre un certain discernement quant au rôle de chacun autour du cheval. Je vous propose d’avoir une vision globale du système: le cheval et son entraîneur ou cavalier ont besoin d’être aidés pour que leurs objectifs se réalisent. Que ce soit pour le loisir ou la compétition, l’ostéopathe fait partie de l’équipe pouvant aider le couple « homme utilisateur-cheval ».
Le maréchal, le vétérinaire, l’entraîneur, le dentiste sont les quatre piliers de l’équipe. Viennent s’ajouter les interventions du nutritionniste, dresseur comportementaliste, ostéopathe, acupuncteur, homéopathe, spécialiste en sellerie et ergonomie.
Une vision idéale de ce système serait l’union de toutes les connaissances, du savoir-faire de chacun pour trouver la meilleure solution à apporter au couple cheval-cavalier. Cela nécessite une tolérance et un respect mutuel de chaque membre de l’équipe. Il est parfois délicat de confronter des divergences de vue face aux soins à apporter à certaines pathologies. Lorsque ces différences deviennent complémentaires, cela devient une force pour l’écurie. Ces spécialités sont utiles au maintien du cheval en bonne santé dans la pratique de sa fonction de sportif. L’entraîneur est le « chef d’orchestre ». Il décide et utilise à sa guise les interventions proposées en fonction de ses objectifs et de son expérience.
Partons du principe que chaque spécialiste a bien fait son travail. En effet, une réharmonisation ostéopathique ne pourrait pas tenir dans le temps sur un cheval si celui-ci était déséquilibré par sa ferrure ou s’il était déséquilibré par des douleurs en bouche à cause des dents ou d’une embouchure mal adaptée. Il en va de même pour une selle mal adaptée, une alimentation déséquilibrée, une piste trop dure, un problème infectieux ou de parasite. N’oublions pas les difficultés comportementales et relationnelles de certains chevaux qui amènent beaucoup de lésions.
Ne vous inquiétez pas, malgré toutes ces précautions, il reste encore une place pour l’ostéopathe. Parfois, par négligence ou pour des raisons économiques, les différents corps de métiers ne sont pas toujours appelés en temps utile, parfois suite à un traumatisme, le cheval met en place des compensations. Il finit par verrouiller certaines articulations, certains muscles gênant ainsi la locomotion voir même des fonctions organiques. Les tissus se chargent de toxines et les douleurs apparaissent. C’est alors que le cavalier nous appelle car il ne trouve pas de solution pour utiliser sa monture dans de bonnes conditions. »
La suite demain…