La sélection se précise
Laurent Bousquet doit être un homme heureux ce soir (vendredi).
Mais, l’entraîneur national de concours complet se ronge très certainement les ongles, jusqu’au sang, à l’issue de l’épreuve de cross de cette étape de Coupe du monde, lui servant de tremplin pour sa sélection au Mondiaux de Lexington. Qui emmener vivre le rêve américain. Heureusement le saut d’obstacles peut lui faciliter la tâche.
On s’explique ! Tous les prétendants à la tunique tricolore, ceux que nous avons eu l’audace de pointer comme des favoris légitimes, au demeurant sans que pour autant Laurent Bousquet nous taxe de faire erreur ou de partialité ont répondu à l’attente du patron des Bleus en ce vendredi après-midi.
Tout d’abord « Monsieur T, à l’heure H », nous voulons parler de Nicolas Touzaint. Sur un parcours que le père de la lauréate du classement provisoire, à l’issue du dressage, Emily Baldwin, qualifiait » De tracé d’un bon niveau, avec plusieurs combinaisons difficiles où il faut piloter, et où les risques de dérobade sont importants. Et d’ajouter : « Sur ce genre de cross, soit vous devenez un héros, soit vous êtes un zéro ! ». Une nouvelle fois, le cavalier de Saint-Clément de la Place a réussi le tour parfait, en se comportant en héros, dans le maxi, sans peur et sans reproche, pour donner, à l’orée du saut d’obstacles, le La, sur cette étape Coupe du Monde.
La remarque vaut pour Donatien Schauly (Séculaire). La révélation de cette présente saison a avalé les obstacles avec l’appétit de glouton qu’on lui connaît aujourd’hui. Il y a chez ce garçon une classe naturelle indéniable, le boni du très grand cavalier. La remarque vaut pour Pascal Leroy, sans bruit, le cavalier nantais poursuit son petit bonhomme de chemin avec Glenburny du Léou, qu’il devait pourtant confier logiquement cette année à son fils, mais mieux il réalise le doublé sans faute avec son autre et non moins précieuse cartouche Minos de Petra.
Jean Teulère heureux, Didier Dhennin malheureux
Moins heureux, Stanislas de Zuchowicz s’est de nouveau trouvé condamné à juguler l’énergie débordante de son brillant Quirinal de la Bastide. Très chaud sur ce parcours de cross, le cavalier de Fontainebleau a dû réfréner l’ardeur de son compagnon… Et par voie de conséquence prendre du temps. On aura aussi remarqué la bonne prestation de Didier Willefert et Escape Lane mili. Comme celle de Lionnel Guyon et Métisse de Lalou.
Arnaud Boiteau, ouvreur de ce cross, comme hier sur le dressage, a rendu une copie vierge de faute, seulement pénalisé par un petit dépassement de temps. Insignifiant ! Expo affiche une présence et une forme exceptionnelle qui range son cavalier parmi les favoris pour un billet mondial. A l’instar de notre Jean Teulère « national ». Et voilà donc Matelot du Grand Val qui passe son examen de dressage sur le carré vert, sans gros problème, pour dans la foulée un avaler un tour de cross apte à donner le sourire à son cavalier. On pourrait aussi parler d’outsiders en puissance comme d’Eddy Sans et Kramique et celui que l’on retrouve constamment placé, cette saison Fabrice Lucas et Keep du Mesnil.
Le plus malheureux dans l’histoire restera Didier Dhennin. La mort dans l’âme, et pour des raisons qu’ils restent à expliquer, le cavalier de Saumur a dû renoncer à présenter son Ismène du Temple dans la boite de départ de ce cross. Ismène, meilleur performeur français, a sans doute perdu là beaucoup d’espoirs de rejoindre l’Amérique. Frustrant et dommage pour le cavalier d’expérience et de qualité qu’est Didier Dhennin et pour Ismène, meilleur performeur français, ces deux dernières saisons.
Tout cela pour dire que Laurent Bousquet aurait presque l’embarras du choix, et l’on oublie très certainement d’autres cartes. Et que le voilà, comme il l’appelait de tous ses vœux, condamné à composer une équipe mixte. Du moins si le saut d’obstacles ne vient pas troubler le bel ordre établi. L’on s’y hasarde, comment y résister. Par équipe : Nicolas Touzaint, Donatien Schauly, Pascal Leroy (choisissez le cheval) , Lionnel Guyon. Et en individuel : Jean Teulère et Arnaud Boiteau.
L’expérience au service de la fougue et de la jeunesse. Un beau sujet de réflexion pour la Fédération. Thierry Touzaint, c’est prouvé par les résultats, n’avait pas laissé la maison France vide de talents. Laurent Bousquet est le premier à le reconnaître.
Guy FICHET
La jeune Britannique Emily Baldwin est parvenue à devancer un plateau très relevé engagé dans cette 9e étape Coupe du Monde HSBC FEI. Avec son excellent cheval Drivetime, Emily a déjà remporté plusieurs épreuves internationales dont le CIC3* de Hartpury (GBR) et s’est classée 2e au CCI3* de Blenheim (GBR) l’an passé. « Drivetime a beaucoup de personnalité » nous explique-t-elle. « Il a été brillant au dressage, et j’espère qu’il sera aussi performant sur le cross samedi après-midi. Le parcours est d’un bon niveau, avec plusieurs combinaisons difficiles où il faut piloter, et où les risques de dérobade sont importants. » Et son père d’ajouter : « Sur ce genre de cross, soit vous devenez un héros, soit vous êtes un zéro ! ». A moins d’un point, Karin Donckers (BEL) se place en embuscade, juste devant Nicolas Touzaint, 3e sur Tatchou. Le français reste au contact des leaders, tout comme Fabrice Lucas, auteur d’un très bon dressage sur Keep du Mesnil.