Saint Fargeau pour le Trophée du Meilleur Espoir Régional
A l’occasion des Journées du Complet, le concours de Saint Fargeau s’est vu remettre le Trophée du Meilleur Espoir Régional le samedi 25 janvier au soir. Stéphanie Nageleisen est venue à la cérémonie pour récupérer ce prix. Elle nous présente aujourd’hui ce concours qui progresse d’années en années…
Pouvez-vous nous faire un rapide historique du concours ?
« Il y a eu de très grosses épreuves de Complet organisées au château de Saint Fargeau jusqu’à la fin des années 70 je crois. Pierre Michelet et Jean Teulère s’en souviennent encore ! Nous nous sommes installées avec ma sœur en 1984 et à ce moment-là il n’y avait plus de CCE ici depuis quelques années. Etant moi-même cavalière Amateur de CCE, j’ai souhaité que le Complet reparte et nous avons organisé notre 1er concours en 2000, avec l’aide de Gilbert Lecrivain comme chef de piste. On a commencé par des petites épreuves Club et Amateurs. Il y a une dizaine d’années nous avons passé le cap de l’Amateur 1, et l’an dernier nous avons fait notre première Pro 3 et Amateur Elite. »
L’an dernier vous avez lancé un concept original baptisé « le Green Cross », pouvez-vous nous l’expliquer ?
« Oui, avec ma sœur nous avons toutes deux la fibre verte. Je pense que le CCE est LA discipline nature de l’équitation ! On a souhaité profiter du concours pour sensibiliser les cavaliers à l’écologie, par exemple sur les sujets d’économie d’eau, de covoiturage, de recyclage, etc. en rédigeant une charte. On a aussi fait attention à ne pas utiliser de sacs en plastique pour les remises de prix.
D’autre part, chez nous, il y a beaucoup de locaux qui viennent se promener en famille sur le cross, qui ne connaissent pas forcément l’équitation. Nous avons donc crée avec des matériaux recyclés les décorations autour des obstacles et à côté de chaque obstacle, il y avait un panneau explicatif pour les promeneurs sur le thème de la décoration. Par exemple sur le gué, on expliquait le problème des grenouilles qui disparaissent.
Et puis on avait un village exposants composé de producteurs locaux et d’entreprises équestres ayant un lien avec l’écologie. Il y avait ainsi Forestier, qui a sorti la selle GreenTech avec des matériaux naturels, recyclés ou recyclables, Tacante, qui fabrique des tapis avec du matériel recyclé, Equitechno, qui propose du matériel et notamment des obstacles d’entraînement de cross en matériaux recyclés…
Quelles seront les nouveautés en 2020 ?
« Nous allons rajouter une Pro 2 au programme cette année ! Et nous allons passer au niveau supérieur avec le Green Cross. L’école du village va participer au projet pour faire d’autres panneaux explicatifs, qui va ainsi s’inscrire dans un contexte pédagogique. Dans nos rêves les plus fous, on aimerait faire des douches avec récupération d’eau, mais ça coûte très cher donc il va nous falloir des financements. »
Quels sont les points forts et les points faibles de votre concours?
« Le site est le gros point fort du concours : le cross est très vallonné (il ressemble un peu à Saulieu pour ça), au pied du lac du Bourdon et juste à côté d’un village vacances avec de nombreux logements. D’ailleurs, il y a beaucoup de cavaliers qui viennent en famille et en profitent pour l’intégrer dans leurs vacances. On fait une soirée sympa le samedi et l’ambiance y est très familiale. Michel Asseray, qui est venu voir le terrain fin novembre, a beaucoup aimé !
Le point faible, c’est son accessibilité : la sortie d’autoroute la plus proche est à 40km. Même si les routes sont très praticables, les cavaliers préfèrent généralement les grands axes avec les camions. Pourtant on n’est qu’à 1h30 de Fontainebleau, Orléans… donc ce n’est pas si loin pour les cavaliers d’Ile de France de venir chez nous. »
On parle beaucoup de sécurité en ce moment, quelle est votre position sur ce sujet ?
« Je fais partie de la commission CCE du CRE Bourgogne Franche-Comté et à ce titre j’ai pris part à la réunion de décembre sur la sécurité à la FFE. On a ainsi appris car il y avait un neuro-chirurgien qui intervenait, que le travail du sol n’est pas qu’un luxe pour les chevaux mais qu’il peut aussi réduire les traumatismes en cas de chute. En effet, le choc pour le cerveau n’est pas le même si le sol est meuble ou dur. A Saint Fargeau, nous avons la chance d’avoir une carrière de sable à proximité et tous nos abords et réceptions sont systématiquement sablés.
Par ailleurs, je suis très à l’écoute de ce qui se pratique sur les autres concours pour perfectionner le nôtre. Je fais entièrement confiance à Gilbert Lecrivain pour la conception des pistes, il est très vigilant aussi sur ces aspects là. Je trouve par contre qu’on manque de formation sur la gestion de crise en tant qu’organisateur ou chef de piste, on a encore des progrès à faire sur ce point. »
Que représente ce trophée pour vous ?
« Ce trophée nous a vraiment fait plaisir car on est un petit concours de province, et avoir la reconnaissance de la filière est très gratifiant ! On va aussi le mettre en avant dans notre dossier de sponsoring, ça devrait pouvoir nous aider à trouver des financements… »
Rendez-vous les 13 et 14 juin prochains pour la prochaine édition du Green Cross des Grilles !
Propos recueillis par Hedwige Favre