Alain James : « le nouveau format favorise les Anglo-arabes »

Élevage National
Cet article a été publié le : 26 janvier 2017 à 10h29
Alain James : « le nouveau format favorise les Anglo-arabes »

Thomas Carlile et Alain James


A la une du THM (un nouveau magazine équestre Australien) de décembre / janvier, il y avait un gros dossier sur « le succès des complétistes Français : pourquoi ? ». Avec plusieurs interviews d’éleveurs, de cavaliers et d’institutionnels, ça aurait été dommage de passer à côté ! Nous l’avons donc fait traduire aux élèves du Master Rédacteur/Traducteur UBO à l’Université de Bretagne Occidentale pour vous livrer la version en Français ce mois-ci :

« J’ai aussi parlé avec Alain James, juge international et inconditionnel de la race anglo-arabe. Alain se trouve être le président de l’Association nationale de l’anglo-arabe (ANAA ) :

« Cela fait trois mois que je suis le président de l’association. J’ai été délégué technique pour la profession pendant 20 ans. Notre association rassemble 400 éleveurs avec un total de 1 200 juments. »

Si j’ai bien compris, le problème, c’est qu’il n’y a plus d’étalon ?

« Il y en a quelques uns mais c’est un trop petit nombre avec trop de consanguinité. Donc nous avons décidé de créer, il y a quelques années, une organisation internationale de la race anglo-arabe. Je suis désormais le président de cette organisation qui regroupe quatorze pays. On peut maintenant organiser la sélection dans ces quatorze pays. Mais on a encore de bons étalons… »

De bons étalons anglo-arabes ?

« Oui, Upsilon, par exemple. »

Mais il n’est pas pur anglo-arabe…

« C’est un anglo-arabe de section 3 issu de croisements. 30 % de notre cheptel est constitué de chevaux de section 3 dans laquelle on retrouve les anglo-arabes produits pour répondre aux demandes du marché. »

Trouvez-vous dommage qu’il n’y ait plus de chevaux anglo-arabes pur race ?

« Non… Nous finançons un programme d’élevage qui vise avant tout à produire des purs races. L’une des caractéristiques des anglo-arabes, c’est qu’il y a des courses pour eux et seulement pour eux. Des courses de plat et d’obstacles, et c’est ce qui nous permet de préserver le pur anglo-arabe avec ses caractéristiques de robustesse, de courage et ses membres solides et sains. Il y a chaque année 200 naissances d’anglo-arabes destinés aux courses. »

« Si un étalon n’est pas pur race, alors il doit être approuvé par un comité d’experts avant d’être référencé par notre association. On regarde s’il est intéressant, ses résultats en compétition et s’il correspond au standard de la race. »

Quelles autres races d’étalons pourraient avoir, selon vous, une bonne influence sur la souche anglo-arabe ?

« Il y en a beaucoup. Tous les étalons qui produisent de bons compétiteurs pour le concours complet sont intéressants… et en saut d’obstacle, tous les étalons avec assez de sang. Il y a beaucoup de croisements entre les étalons et nos Anglo-arabes maintenant. »

Le plus populaires ?

« Canturo parce qu’il a engendré Upsilon. Jaguar Mail est un très bon étalon pour les croisements, notamment pour le concours complet. »

Pensez-vous que les Anglo-arabes deviendront plus populaires pour le concours complet moderne ?

« Beaucoup d’Anglo-arabes ont été très performants en concours complet depuis cinquante ans. Même aux Jeux de Londres en 1948, c’est Aiglonne qui a remporté la médaille d’or. À Mexico, c’est Pitou qui a gagné. Durant de nombreuses années les Anglo-arabes ont été utilisés pour le concours complet. Maintenant on va choisir un cheval adapté à ce nouveau style de concours complet, avec des allures différentes.

Je pense que le nouveau format favorise les Anglo-arabes : plus d’effort et moins de distance. On a besoin de chevaux qui ont une bonne technique, un bon sang et une bonne intelligence. Ceux de la Section 3, comme Upsilon ou Takinou, sont parfaitement adaptés à ce nouveau format. On voit de plus en plus de cavaliers étrangers, comme Michael Jung, qui viennent nous acheter des chevaux. Après le succès de Rio, beaucoup de gens sont venus aux championnats de France à Pompadour pour acheter des chevaux. C’est bizarre : à Pompadour, ils pouvaient choisir des chevaux de 2, 3, 4, 5 ou 6 ans, et ils ont principalement acheté des chevaux de trois ans. Nous avons aussi sur notre site internet une liste de chevaux à vendre. »

Thomas Carlile et Upsilon - photo Pierre Barki

Thomas Carlile et Upsilon – photo Pierre Barki

Partout dans le monde, l’élevage de chevaux de compétition est en baisse. Cela affecte-t-il aussi les Anglo-arabes ?

« C’est un problème majeur pour les éleveurs d’Anglo-arabes, qui ne représentent qu’une minorité. Il y a dix ans, 2 000 poulains naissaient chaque année. L’année dernière, il y en avait moins de 700. Cela ne suffit pas. Ces deux dernières années ce chiffre a augmenté, la seule race à voir son nombre de représentants augmenter d’ailleurs. Mais cela ne suffit pas, c’est pourquoi nous avons monté notre organisation internationale. »

À quoi ressemble l’éleveur d’Anglo typique?

« C’est un petit éleveur, avec une moyenne de 1,7 jument. Celui qui élève des chevaux de course par contre a en moyenne 7 juments. Mais les éleveurs de chevaux de compétition sont plutôt amateurs… »

La suite la semaine prochaine…

Relire les articles précédents :

Enquête de Christopher Hector, Traduit de l’Anglais par Florence Boscher, Jean-Marie Caroff, Coralie Fournier et Anne Burkel-Gibaud

Lire l’article originale ici

Pour en savoir plus sur l’université Bretagne Occidentale https://www.univ-brest.fr/RT