Du Complet en Amazone

Sport
Cet article a été publié le : 17 juin 2011 à 6h46
Du Complet en Amazone


Lors du concours Amateur organisé à Fontainebleau fin juillet, une épreuve de CCE sera réservée aux cavalières adeptes de la monte en amazone. Mme Théron Rochette, Présidente de la commission amazone à la Fédération, nous révèle les secrets de cette technique particulière…

« En réalité, la monte en Amazone n’a rien d’extraordinaire, on a même beaucoup plus de

solidité en amazone qu’à califourchon! C’est une technique très ancienne qu’utilisaient les dames dès le moyen-âge. Au tout début, la selle était inclinée et positionnait le corps de travers par rapport au cheval, ce qui ne leur permettait pas de guider elles-mêmes leur cheval (cf photo ci-dessous). Catherine de Médicis a permis à l’équitation en Amazone d’évoluer car elle voulait suivre son mari à la chasse : elle a donc fait faire des selles à 3 fourches permettant au buste d’être dans l’axe du cheval. La base de cette équitation est donc la chasse à cour, au cours de laquelle les femmes franchissaient des obstacles naturels comme aujourd’hui sur un cross.

Beaucoup de grands maîtres ont pratiqué la monte en amazone, comme par exemple Nuño Oliveira. Il faut savoir que les dames de l’époque ne dressaient pas les chevaux, certains écuyers montaient donc en amazone pour les y habituer. Aujourd’hui, on trouve encore des hommes qui montent de cette façon, mais c’est relativement rare.

Il faut bien comprendre que l’équitation en Amazone n’est pas une discipline, mais une manière de monter. On peut donc tout à fait monter en Amazone dans des épreuves classiques, dans n’importe quelle discipline (ça se note de la même façon). Certaines épreuves comme à Fontainebleau sont réservées aux amazones. En CSO, les épreuves vont jusqu’à 1m10 et en CCE, la club 2 est le niveau maximum. On trouve aussi le Championnat de France de dressage en Amazone à Lamotte-Beuvron, le challenge Ile de France, un rassemblement d’amazones à Carcassone, au salon du cheval de Paris en décembre, au Lion d’Angers, etc.

L’équitation en amazone est beaucoup plus fine qu’à califourchon car on ne peut pas empoigner le cheval entre ses deux jambes. Il s’agit donc de trouver un consensus avec le cheval en douceur. Le stick remplace la jambe gauche et a exactement la même action. On peut, comme à califourchon, être en équilibre et on saute de la même manière : il suffit de prendre appuie sur sa cuisse droite pour se soulever de la selle puis de se rassoir moelleusement à la réception. Attention, si vous voyez une cavalière montée de travers ou retomber lourdement après chaque saut, ce n’est pas parce qu’elle monte en amazone mais parce qu’elle manque de technique équestre! Trop souvent on confond la technique avec la façon de se tenir et cela fait beaucoup de tort à la monte en Amazone.

Cette équitation nécessite un cheval déjà dressé à califourchon, et surtout pas rétif. Normalement, en 5 ou 6 leçons, une cavalière atteint le niveau qu’elle a déjà à califourchon. Le matériel est un peu plus compliqué à trouver car il n’existe plus qu’un seul sellier en France. En général on les importe d’Angleterre. Une selle coûte environ 2 500€, ce qui n’est pas évident pour un club mais pas si cher que ça en comparaison de bonnes selles classiques. En concours, il existe une tenue officielle : la jupe, noire et longue, est obligatoire. Elle a une découpe particulière pour qu’elle ne s’emmêle pas dans les fourches de la selle. Il existe aussi des concours d’élégance où les tenues sont libres à la création.

Si vous êtes intéressé par la monte en Amazone, il existe de nombreux clubs qui proposent des cours. Le club de Moriel en Ile de France est très performant dans les trois disciplines olympiques. Vers Dreux, il y a aussi le club de la Houssine… Si vous souhaitez des informations complémentaires avant de vous lancer, vous pouvez m’envoyer un mail à : clrco@noos.fr. »