Jeunes Cav. : Édouard Valteau, le pilier de l’équipe
Le cavalier, Édouard Valteau :
Édouard était déjà sélectionné l’an dernier aux Championnats d’Europe de Pardubice en République Tchèque mais une chute sur le cross l’élimine de la compétition. Cette année, il a bien l’intention de se rattraper et de faire honneur à son équipe. « Cette année, je vise la médaille par équipe. Bien sûr qu’un résultat en individuel me ferait plaisir aussi, mais pour moi, c’est l’équipe avant tout! Je connais tous les autres cavaliers sélectionnés, puisque je les fréquente tout au long de l’année en concours. Je pense que l’esprit d’équipe va être très fort entre nous. »
Ce jeune cavalier a commencé l’équitation assez tard, contrairement à ce qu’on pourrait croire. « Même si mon père avait un centre équestre, j’ai mis beaucoup de temps à m’y mettre. J’aimais le chevaux, mais je n’étais pas très intéressé pour les monter, en dehors de quelques promenades de temps en temps. Par contre, j’ai pratiqué beaucoup d’autres sports : du basket en compétition (niveau championnat régional), du judo, du football, du tennis, de l’escrime… Et puis à 13 ans et demi, j’ai eu un déclic. Je pense que j’ai toujours été attiré par le cross et un jour, j’ai eu envie d’en faire. »
Son tout premier concours était en Complet, avec une jument de club dans une 4A à Naintre Chatellerault. « On avait fait un dressage correcte mais elle était un peu difficile à l’hippique, j’avais dû faire deux barres et un refus. Par contre, j’étais sans-faute sur le cross. J’étais quand même très déçu de ne pas être classé. Trois semaines après, je me suis engagé dans la même épreuve à Montayral avec la même jument et j’ai terminé 7ème sur une quarantaine de partants! »
Son cheval, Nuage d’Argent :
Édouard a la chance de pouvoir compter sur un cheval d’exception. « Nuage a un mental de guerrier, il va toujours de l’avant! Il a un galop magique, très léger. D’ailleurs je n’ai jamais de souci de temps avec lui. En contre-partie, son caractère fort peut parfois l’inciter à se révolter. Parfois il me fait penser à un « sale gosse »! En dressage, c’est la discipline où il a le plus progressé mais je ne suis jamais à l’abri d’un écart s’il voit un élément extérieur qui le perturbe. Par contre maintenant, il se remet très vite au travail donc ça ne risque pas de gâcher l’ensemble de la reprise. »
L’histoire de ce cheval est peu ordinaire. « Nuage est arrivé aux écuries quand j’avais 15 ans, au début comme cheval de club. Il faisait tomber tous ses cavaliers, ou alors les ramenait au box! Mon père me l’a confié en pensant que je pourrais m’amuser avec lui, mais il ne pensait pas que ça irait beaucoup plus loin. J’étais le seul à vraiment croire en lui. Et petit à petit, il s’est mis à me donner raison, d’abord en cycle libre, puis en Pro 2, Pro 1, Pro élite, Pro élite Grand Prix… On a gravit tous les échelons ensemble. Je n’ai jamais monté un cheval aussi intelligent. Il ne faut jamais lui imposer quelque chose, mais lui donner envie de le faire, afin qu’il pense avoir pris lui-même la décision. »
Son naisseur, M. Jean Estrem, a un élevage de Pur-sang et d’Anglo-arabe près de Pau. Il suit encore son cheval en concours et est particulièrement fier de Nuage. A l’origine vendu dans une écurie de course, Nuage a eu des débuts difficiles : « Il a fait une première course où il a terminé 5ème et après, il n’a plus voulu en entendre parler. Ils ont tout essayer, ils sont même allés jusqu’à le priver de nourriture! Mais Nuage devenait de plus en plus teigneux, il se couchait, mordait les jambes de son cavalier, se cabrait, bref, il était complètement rétif. Un jour, son éleveur est passé le voir. Quand il a vu dans quel état pitoyable il était, il l’a aussitôt récupéré. Comme on avait déjà son frère, Royal Fandango, il nous l’a proposé pour une modique somme. C’est comme ça que Nuage est entré dans nos écuries. », raconte Édouard.
Le mot du chef d’équipe, Pascal Forabosco :
« Édouard est le pilier de l’équipe, il a l’expérience des Championnats d’Europe Jeunes Cavaliers, il s’est classé dans la Pro élite Grand Prix de Vittel, c’est une valeur sûre. En plus il est très bien encadré par son père qui est du métier. On compte sur lui pour rentrer dans le temps sur le terrain vallonné de Blair Castle et faire ainsi remonter l’équipe. »
HF