JO de Tokyo : Billet nº3 par Michel Asseray
On vous avait laissé alors que les cavaliers sautaient dans la douche (la 3ème de la journée) pour enfiler l’habit de lumière choisi par le CNOSF pour la cérémonie d’ouverture. Nous étions un peu triste pour les 4ème d’équipe, qui n’étaient pas conviés pour raison de Covid à vivre ce moment unique d’entrée dans le stade olympique derrière le porte drapeau français. Beaucoup d’échanges et de selfies pour tous les sportifs car même si ce moment est inscrit définitivement dans leur mémoire, ils pourront montrer les photos à leurs petits enfants ! Papy y était à Tokyo.
Tom, Christopher et Nico nous raconteront en détails l’aventure avec je dois l’admettre les yeux très brillants 🤩 !
Au fait, j’ai découvert mon deuxième moment très compliqué ici !
Tous les matins au réveil avant de se laver les dents nous devons remplir nos tubes pour le test salivaire ! Horrible, il faut s’y reprendre à une dizaine de fois pour atteindre le trait témoin ! De plus, c’est moi qui emporte ensuite au laboratoire les échantillons du groupe …. 🤢
Ce matin, retour au stade olympique où les cavaliers sont toujours sur le même protocole, une première sortie le matin en mode balade , tranquille « bas et rond » comme précise le chef Cornut en quittant les écuries !! Puis retour au village pour déjeuner et se reposer. Chacun a ses habitudes, Karim le casque sur les oreilles se pose devant un film, Nico et Christo une petite sieste, Tom sur son téléphone, allongés sur nos lits en « carton » recouverts de la couette olympique.
On re saute dans la navette qui commence à être blindée, tout le monde a le même rythme de vie avec l’interdiction de monter à cheval entre 11h et 15h pour le bien être animal alors, on joue des coudes mais nous sommes tous les 6 dans le bus !
2ème séance sur le plat ! Le chef Cornut a changé le menu ! Enfin, c’est à la carte cet après midi, on décortique les mouvements de la reprise et Serge ajoutera comme un grand chef trois étoiles « tu vois quand tu as tout ça c’est parfait après, à toi de mettre un peu de sel ou un peu de poivre pour sublimer le mouvement et régaler les juges !! ».
Alors que les cavaliers grattent comme des dingues, nous le staff on enchaîne les briefings. La gestion des carrières de travail de 2 disciplines puis les carrières de compétitions depuis aujourd’hui développent des maux de tête terribles aux stewards. Nous échangeons aussi beaucoup sur la logistique de dingue pour aller faire le cross sur l’île de Sea Forest. Évidemment, le déplacement des chevaux qui dormiront sur place la veille du cross mais aussi de tout le matériel et le logement des grooms (1h de route du stade équestre) dans des hôtels aux alentours. La machine Olympique est déjà complexe mais sur 2 sites ça se complique un peu plus.
Ce soir on ne traîne pas car il y a Alex qui rentre dans le jeu. Il est très serein, prépare lui même ses affaires comme un rituel bien huilé. J’échange quelques mots avec lui, il est concentré, il mesure la chance de représenter son pays. L’Homme artiste est très attachant, il a toujours un petit mot pour nous.
Nous improvisons une soirée pizza pour aller le soutenir dès la détente aux 10 minutes jusqu’à l’arène olympique !
Il n’ est pas gâté, l’orage gronde et là première pluie depuis notre arrivée s’abat sur notre premier couple français ! Le cheval s’est inquiété en rentrant dans le stade et il a fallu tout le feeling d’Alex pour détendre son fidèle partenaire. Alors ensuite les pourcentages ne finiront plus de grimper ! Bravo Alex ! On agite les drapeaux, on siffle, on crie, on essaye de réveiller ce stade endormi.
Après son passage dans la zone mixte, on le rejoint aux écuries pour le féliciter et il est déjà sur son portable en train de regarder sa reprise pour décortiquer ou il aurait pu aller chercher des points. Chapeau mec !
Nous on galope jusqu’au bus, il faut aller nous coucher !
Il est pourtant 23h mais le village grouille toujours, les arrivées sont de plus en nombreuses, les Jeux de Tokyo sont vraiment lancés !!
A bientôt