Journées : Plantes médicinales et suivi sportif

Isabelle Lussot Kervern, responsable de la commission médecine non conventionnelles AVEF et DIU Phytothérapie Faculté de Pharmacie-Université de Nantes, interviendra sur la toute première conférence des Journées du Complet, sur le sujet : « Plantes médicinales et suivi sportif ». Elle nous propose une petite mise en bouche aujourd’hui…

« Les plantes médicinales ont le vent en poupe ! L’offre en compléments alimentaires grandit et faire un choix éclairé et informé devient de plus en plus compliqué.

Quels produits privilégier ?

Le choix des compléments administrés se fait souvent sur la base de recommandations issues de l’expérience de différents professionnels : entraîneurs, cavaliers, vétérinaire, maréchal, réputation du laboratoire fabricant… Il faut cependant savoir que les compléments alimentaires à base de plantes médicinales ou contenant des mélanges de vitamines sont soumis à des critères d’évaluation qui diffèrent grandement de ceux appliqués à un médicament « classique ». En théorie les allégations santé, si elles sont mises en avant, doivent faire l’objet d’études poussées d’efficacité clinique et de toxicité à court et long terme (ce qui est le cas pour les médicaments comme les anti-inflammatoires ou les antibiotiques qui possèdent une autorisation de mise sur le marché ou AMM).

Un des principes de base de la phytothérapie est que le plus grand nombre de constituants présents dans la plante fraiche doivent être retrouvés dans le produit utilisé afin que celle-ci puisse exercer l’ensemble de ses propriétés thérapeutiques. Pour certaines plantes, ce principe a été vérifié. C’est notamment le cas pour l’harpagopyton (Harpagophytum procumbens), dont les effets anti-inflammatoires sont supérieurs à ceux obtenus avec l’un de ses principes actifs, l’harpagoside.

Les procédures de contrôle qualité des produits en vente libre sont très hétérogènes. Une étude publiée en 2013 sur la qualité de 44 compléments alimentaires à base de plantes médicinales en vente libre en Amérique du Nord, a montré que 60 % d’entre eux contenaient des produits qui ne figuraient pas sur l’étiquette et moins de 50 % contenait la plante effectivement mentionnée sur l’étiquette. Presque 10 % n’étaient constitués que de farine de blé et de riz…

Il faut donc privilégier les produits dont la composition détaillée figure sur l’étiquette, et essayer d’obtenir le plus de renseignements possible sur le produit utilisé.

En matière de suivi sportif, les plantes médicinales peuvent-elles apporter une aide ?

Les plantes médicinales peuvent être utilisées pour aider au soutien de nombreuses fonctions et appareils sollicités lors de l’exercice sportif.

Quand on sait qu’un des motifs principaux de contre-performance peut avoir pour origine des inflammations ou infections de l’appareil respiratoire, il serait très intéressant d’avoir des données spécifiques aux chevaux pour pouvoir valider l’utilisation de certains produits qui semble indéniablement apporter une grande aide sur le terrain.

Enfin, outre le renforcement du système immunitaire, les plantes pourraient jouer un rôle dans la préparation de l’organisme aux périodes de stress. L’utilisation dans cet objectif en humaine est en constante augmentation avec des plantes dites « adaptogènes » comme le ginseng (Panax ginseng), la rhodiole (Rhodiola rosea L.) ou l’éleuthérocoque (Eleutherococcus senticosus).

Les plantes médicinales ont sans aucun doute une place de choix à prendre dans le cadre du suivi sportif des chevaux, mais les données scientifiques qui valident leur utilisation : forme, dosage, fréquence d’administration font encore cruellement défaut. »

Programme complet ici

Inscrivez-vous rapidement pour les Journées du Complet (et/ou le cross indoor) ICI*

*Nouveau : un tarif à la journée a été mis en place !