Julia Krajewski en stage à Saint-Justin
Le Centre Equestre de Saint-Justin (40) de Luc Simonet et Karine Larrazet organisait le weekend passé un stage avec la championne allemande Julia Krajewski. France Complet avait fait le déplacement pour suivre un peu du déroulement de ces journées.
On peut dire que Luc et Karine on vu passer des dizaines de cavaliers dans leurs écuries landaises car ils organisent des stages depuis plus de 25 ans. Au début, ils faisaient appel aux cavaliers et entraineurs français, de Laurent Bousquet, Marie-Christine Duroy de Laurière, Jean-Luc Force, jusqu’à Thomas Carlile, en passant par Cédric Lyard et Eric Vigeanel, leur venue a toujours été un évènement. Mais depuis quelques années Luc a décidé de renouveler les intervenants en faisant appel à des cavaliers étrangers. Après Franck Ostholt l’année dernière, c’est une de ses coéquipière allemande, Julia Krajewski, qui est venue pour prodiguer ses précieux conseils. Julia est de plus l’entraineur de l’équipe Junior de complet d’Allemagne, ce qui a permis une approche pédagogique différente et adaptée à tous les niveaux des participants.
« J’ai rencontré Julia aux Championnats d’Europe Junior, c’est pour ça que j’ai décidé de la faire venir. L’année prochaine je ferai peut-être venir un Anglais, j’avais pensé à Christopher Burton mais je vais penser à quelqu’un d’autre. Je voulais aussi faire venir un cavalier de CSO, comme Benoit Parent qui avait fait venir Marc Dilasser, dont Julie est allée suivre le stage. On a des chevaux qui sautent plutôt bien. Julie le dit souvent, à l’avenir elle aimerait continuer en CSO pur. Aujourd’hui je trouve que c’est du grand sport, ça va très vite, tu n’as plus le droit de faire 4pts. Mais pour trouver un vrai cheval de saut d’obstables aujourd’hui c’est très compliqué. «
« L’organisation du stage cette année a été très compliquée car il y a peu d’avions en cette période. Il faut aussi savoir que Julia a eu son test PCR refusé à l’aéroport hier (elle devait arriver le jeudi). On a du trouver un plan B (elle est finalement arrivée vendredi midi). J’ai eu aussi trois chevaux boiteux qui ont du annuler. Mais finalement le stage a pu débuter avec une demi-journée de retard, tout le monde est content c’est un bon moment d’équitation et de convivialité, c’est ce que l’on aime dans le sud-ouest! ».
La météo a été plutôt clémente ce weekend, ce qui a permis aux quinze cavaliers présents, certains pour plusieurs jours, de faire leurs deux séances par jour avec Julia. Le vendredi, la séance de dressage a été collective par groupes de 3 ou 4. Puis la séance de CSO qui a suivi était plus axée sur de la gymnastique avec un travail sur des lignes et des sauts de puce. Le samedi, les participants avaient des séances individuelles pour travailler le dressage le matin, puis le samedi ils ont enchainé sur un parcours de d’obstacles.
Florence Ottmann, cavalière en Amateur Elite/CCI2* et participante du stage nous donne ses impressions: « Le stage est plutôt bien organisé malgré les difficultés qui se sont ajoutées au fur et à mesure. C’est adapté à chacun, notamment pour quand on vient de loin, donc c’est très bien. Julia est très pédagogue, elle s’adapte très vite à chaque cheval, elle a l’œil très rapidement sur les différences de chacun. Elle ne dit pas beaucoup de choses, elle cible vraiment sur quelques conseils techniques à appliquer. Mais elle a l’œil sur tout le monde donc c’est vraiment bien. Sur la partie CSO, elle est assez didactique, elle trouve tout de suite les bonnes choses à dire, ses consignes sont claires et techniques donc ça fonctionne bien. J’en suis plutôt contente, j’ai appris des choses et je repars avec des conseils techniques et des pistes de travail, surtout sur la façon de monter et sur la position. Ça donne des solutions qu’on peut refaire facilement chez soi sans avoir forcément quelqu’un à côté. En plus, Julia nous a demandé si on était là pour la suite du stage, en nous disant « tu penses à ça ce soir, et demain on va travailler sur ce sujet en particulier ». Elle a repéré assez vite la difficulté que j’ai eue pour pouvoir travailler dessus ensuite. On voit qu’elle est habituée à enseigner et à monter. »
Camille Labrousse, cavalière en Pro2/CCI3*: « Ce stage est une super initiative. Tous les ans Luc et Karine font venir de très bons cavaliers et depuis quelques années des cavaliers étrangers. C’est sympa, on profite de bons conseils. Sur les cours d’aujourd’hui, dressage et gymnastique, on a eu de très bons conseils de la part de Julia. Elle est assez précise et pointue sur la position du cavalier. Ça va de l’attitude du corps jusqu’au bout des doigts. Ça joue beaucoup sur l’attitude des chevaux et leur équilibre donc c’est très utile. J’ai eu la chance de passer un mois et demi dans ses écuries l’hiver dernier; je montais tous ses chevaux. Donc j’ai sauté sur l’occasion d’aller faire ce stage. je ne suis pas déçue, elle arrive à cerner vite les chevaux et les cavaliers. Elle donne vraiment des conseils très pointus. Ce n’est que la première journée, on a hâte de monter demain! Je repars avec des « tips », des petits « trucs » qui jouent beaucoup sur le cheval. Ça va me suivre, je vais essayer de garder cela en tête pour le futur. »
Nous avons aussi discuté avec Luc Simonet au sujet de sa structure, du travail des chevaux et de son équipe de cavaliers de complet:
« Saint-Justin est un tout petit club, on a une centaine de licenciés. Mais ça fait 10 ans qu’on est dans le top 5 aux Championnats Amateurs. On sort avec beaucoup de cavaliers amateurs de tous âges, tout le monde est motivé. On fait aussi pas mal de CSO mais en ce moment comme il y a moins de moyens et avec le COVID c’est très limité. On a une bonne équipe d’adultes qui sortent en complet avec de bons chevaux. Les cavaliers comme nous, nous choisissons nous-mêmes les chevaux. On veut avant tout des chevaux gentils; un cheval gentil va plus facilement accepter de faire ce qu’on lui demande. S’il a des moyens, tant mieux. Mais après le problème c’est le prix. Et avec un budget plus limité, c’est plus compliqué d’être sur les podiums, il faut travailler plus dur. Pour Julie, on essaye qu’elle ait toujours un cheval. On les achète autour de 20.000€ à quatre ans, c’est le prix pour avoir un bon cheval aujourd’hui. On ne fait pas d’élevage, j’en ai fait beaucoup dans ma vie mais le meilleur cheval que j’ai eu, qui a été monté par Laurent Bousquet, était une erreur de saillie! Le reste était des chevaux moyens. On préfère les avoir clé en main à 4 ans ou 5 ans. Mais je vais peut-être m’y remettre, ça me manque. On a pris l’habitude d’acheter les chevaux jeunes, mais Karine et moi on a passé le temps d’avoir des jeunes chevaux. On pense arrêter et reprendre à acheter des chevaux de 6-7 ans pour les faire évoluer et les revendre. En plus, pour les jeunes chevaux il faut s’absenter du club et c’est compliqué pour l’activité de partir pour les concours.
France Complet a profité de l’occasion pour interroger Julie Simonet sur sa saison à venir. Nous avons aussi fait une longue interview de Julia Krajewski. Ces deux sujets feront l’objet d’articles qui paraitront prochainement sur le site.
MO