L’Association Internationale des Grooms (IGA) : « devenir la voix des grooms internationaux »

Actualité International
Cet article a été publié le : 12 décembre 2022 à 17h23
L’Association Internationale des Grooms (IGA) : « devenir la voix des grooms internationaux »

Léonore Gignoux, groom d'Arthur Duffort - Photo de sa collection personnelle


« Peu de gens le savent, mais Ingmar de Vos, le président de la FEI, a lui-même été groom, » commence Amanda Renouard, chargée de communications à l’International Groom Association (IGA). Cette association, née d’une idée de ce même président, est confiée à Lucy Katan qui en devient la première Présidente. C’est en avril 2022 que l’association est présentée au public à travers un communiqué de presse de la FEI. L’IGA vise à soutenir tout groom présent sur la scène internationale, afin de les représenter et de défendre leurs droits.

FEI Sports Forum 2022.
Ingmar De Vos President of the International Equestrian Federation and Lucy Katan of the International Grooms Association exchange their signed Memorandum of Understanding (MOU) during ceremonies at IMD in Lausanne on 26th April 2022

La création de l’IGA est « un voyage qui a commencé en 2017, avec la première réunion du groupe de travail des Grooms à la FEI. C’est l’an passé que l’Association a réellement pris forme quand la communauté a soutenu sans hésiter la création de l’IGA. Ce que l’on voit aujourd’hui, c’est le résultat de beaucoup de travail et je souhaite remercier tous les membres de ce groupe de travail des Grooms à la FEI, ainsi que Lucy Katan d’avoir mené à bien la création de cette organisation si importante.

L’IGA vient d’établir les fondations qui permettront à la communauté des grooms de grandir et d’évoluer. Elle permettra à cette dernière d’avoir une voix au sein de développement des sports équestres, » dit Ingmar de Vos dans le communiqué qui a annoncé la création de l’association.

C’est à son ancien poste de Présidente de la British Groom Association que Lucy Katan s’est vue recrutée pour la présidence de l’IGA. « Notre objectif est de devenir la voix des grooms internationaux, afin de faire reconnaitre tout le travail que font ces derniers : faire des athlètes équins des êtres heureux, en bonne santé, et au meilleur de leur performance.

Nous souhaitons que les Comités Organisateurs promettent d’améliorer les conditions de travail de chacun, et espérons que les Grooms nous offrirons un retour sur leurs expériences de travail afin de déclencher ces améliorations. C’est une véritable opportunité pour les grooms, celle d’être entendus et de jouer un rôle clé dans le développement de leur profession et de cette industrie.« 


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« Nous faisons un métier où nous sommes souvent confrontés à la solitude. Oui, nous sommes aux côtés d’un cavalier, dans l’enceinte d’un concours… mais nous sommes souvent dans la hâte et il est compliqué de se retrouver avec d’autres grooms afin de s’interroger sur les problèmes rencontrés que ce soit sur les terrains ou à la maison, » commence Léonore Gignoux, groom internationale jusqu’au niveau 5*, basée en Angleterre. « Personne ne fait remonter aux organisateurs ces problèmes.

Léonore Gignoux – Photo de sa collection personnelle

Groom, c’est un métier de passion, mais cela ne devrait pas expliquer de mauvais horaires, ou de mauvais salaires. Les contrats de travail peuvent être abusifs. Ce sont des règles couchées noir sur blanc sur le site de l’IGA en fonction des pays afin d’aider les grooms : le minimum salarial, les contrats classiques… »

Accessibles aux membres de l’IGA, ces informations permettent donc aux grooms un accès à une banque d’information afin d’éviter tout emploi abusif.

« Ils nous posent également régulièrement des questions au sujet de nos conditions de travail : est-ce que les cavaliers s’adressent à nous de manière correcte, a t-on au moins un jour de repos par semaine… des choses qui semblent basiques mais qui ne sont pas toujours convenues.« 

L’IGA s’adresse à tous les grooms, de toutes les disciplines. « Les standards d’accueil des grooms varient beaucoup en fonction de ces dernières, » continue Léonore. « Certaines choses sont normales dans le CSO, comme le petit déjeuner à disposition à l’arrivée aux écuries.

L’IGA permet un lien direct entre grooms et organisateurs, notamment pour remercier ces derniers lorsqu’ils nous donne des cadeaux en arrivant, comme à Burghley.« 

L’IGA, directement lié à la FEI, possède donc une voix d’importance afin de faire balance sur certains projets de loi. Si l’association est jeune, les actions mises en place ne manquent pas : un soutien moral pour les grooms isolés, une aide afin d’établir les contrats en free-lance, des interventions en cas de problèmes… « Sur un concours, en période de fortes chaleurs, il n’y avait aucun accès à l’eau potable mis à disposition des grooms. Une plainte a été déposée auprès de l’IGA et ces derniers ont contacté l’organisateur qui, dans la journée, a pu fournir des bouteilles d’eau fraîche en libre service au milieu des boxes. Dans une journée de groom, nous n’avons pas toujours le temps de courir jusqu’au camion pour aller chercher de l’eau potable.

Cela permet aux grooms d’avoir une seule et même voix qui aura plus de portée. 

À Burghley comme à Badminton, les grooms reçoivent un bonus lorsque le cheval prend le départ du cross. Si à Badminton, c’est une enveloppe de cash remise directement au groom, à Burghley, il s’agit d’un virement bancaire. Pour les grooms internationaux, ils perdent donc parfois jusqu’à 10% de leur bonus avec les frais de banque. J’ai fait remonter cela à l’IGA, et ils feront quelque chose pour l’an prochain.« 

C’est à travers des newsletters régulières et des sondages que l’IGA construit ses actions afin d’améliorer les conditions de vie de chaque groom, tout en s’inquiétant de la santé physique et mentale de ses membres. Grooms internationaux, si vous souhaitez faire partie de cette communauté afin de défendre vos droits, renseignez-vous sur le site de l’IGA.


Aux côtés de Léonore Gignoux, France Complet souhaite instaurer un Collège de Grooms CCE, constituant un groupe de travail afin d’améliorer les conditions de travail de chacun. Plusieurs idées ont déjà émergées de ces discussions, mais le projet ne se construira qu’avec la communauté. Si vous souhaitez faire partie de ce groupe de travail, envoyez nous un mail à contact@francecomplet.fr.


MT