Le Challenge des Coachs, catégories Amateur – « Le travail paye toujours » (K. Larrazet)
Karine Larrazet et Elton des As - photo Luc Simonet
Miroir de 2019, France Complet organisait pour la seconde fois en 2022 le Challenge des Coachs de CCE. À cette occasion, ce sont cinq coachs victorieux dans leur catégorie et dix récompensés.
Le Challenge des Coach permet aux cavaliers de se mobiliser autour d’un projet commun. C’est aussi une façon pour les coachs de faire mettre le pied à l’étrier à leurs cavaliers pour connaître et rejoindre l’association, et ainsi s’intéresser un peu plus à la discipline qu’ils pratiquent !
Nous avons interviewé les Coachs afin de mieux les connaitre et qu’ils nous fassent part de leur avis sur le Challenge. Retrouvez les mots des gagnants en catégories Amateurs (moins de 10 cavaliers, et 10 cavaliers et plus).
Julie avec ses parents Karine Larrazet et Luc Simonet autour de Sursumcord’Or – Photo Coll.privée
Karine Larrazet a remporté la première place en catégorie Amateur, moins de 10 cavaliers :
- Dans quelle structure enseignez-vous ?
« Mon mari, ma fille et moi sommes dans un centre équestre situé dans le département des Landes (40), à Saint Justin. Plus précisément entre Mont-de-Marsan et Casteljaloux. »
- Depuis combien de temps pratiquez-vous ce métier ?
« J’enseigne depuis une quinzaine d’années, j’avais passé le BPJEPS à l’époque. Nous faisions une autre profession avec mon époux quand nous nous sommes rencontré. J’ai travaillé vingt ans dans la banque mais j’ai toujours été passionnée de chevaux. Nous avions acheté ce centre équestre et, petit à petit, j’ai démissionné pour l’intégrer par la suite. »
- Quels sont vos objectifs en tant que Coach ?
« Il faut savoir que nous sommes dans une région pas très riche économiquement et isolée, notamment au niveau des compétitions. La clientèle que j’ai ne peut donc pas amener très souvent leurs enfants, ou bien venir eux-mêmes monter plusieurs fois par semaine.
Notre objectif est de récupérer quelques jeunes pour les amener faire la Tournée des AS et le Circuit Juniors ou Jeunes Cavaliers. Cette année, j’ai une élève qui était sur le circuit Junior l’année dernière et va le refaire pour essayer de se qualifier pour les Championnats d’Europe. J’ai un garçon qui va, l’année prochaine, intégrer l’Équipe de France pour le Circuit Jeunes Cavaliers et je forme une autre cavalière qui est cadette pour l’instant et va faire le stage de détection.
Mon objectif est de former et accompagner des cavaliers de la Club 4 jusqu’au niveau 3*. Ce qui nous intéresse surtout, c’est le haut niveau. Nous avons l’avantage d’être trois dans la structure. Ma fille fait encore ses études, mais elle travaille en alternance chez nous cette année. Elle a passé le DEJEPS coach sportif de haut niveau et enseigne. Mon époux a coaché l’an dernier le Championnat de France Major et a eu deux Champions de France. De mon côté cette année, j’accompagne plutôt les jeunes cavaliers en concours et lui les Majors. Nous avons un large panel de clients, des tranches d’âges variés et tous types de cours adultes, enfants… »
- Quelle discipline préférez-vous enseigner ?
« J’aime enseigner le dressage ; mon époux, lui fait plutôt sauter. Par exemple en compétition je me suis occupée de ma fille toute la semaine sur le plat et lui sur le CSO. Nous sommes polyvalents tous les deux. J’ai eu la chance de côtoyer le haut niveau avec ma fille et, avec mon mari, nous avons couru jusqu’en 3* en Complet et jusqu’à 1m30 en concours hippique. »
- Parlez-nous de vos élèves :
« Cette année nous avons eu quatre cavaliers qui ont fait les Championnats de France Major. Deux cavalières sont revenues avec des médailles d’or : Anne Sagot remporte la première place en Amateur 3 et Nathalie Macou s’empare de la victoire en Amateur 4 des Championnats Majors. Elles seront convoquées au Jumping de Bordeaux pour la remise des Trophées.
J’ai une jeune cavalière, Aïnhoa Lasserre, qui était en Équipe de France l’année dernière, elle va rester en Junior cette année. Elle a été détectée et fait le stage de formation à Lamotte.
J’ai un cavalier, Romain Coaquette qui fait des stages de détection pour essayer d’intégrer l’année prochaine les Championnats d’Europe Jeunes Cavaliers, ça sera sa dernière année Jeunes Cavaliers.
Je suis également une autre jeune qui s’appelle Aelis Harribey. Elle fait également les stages de détection. Elle devrait intégrer l’équipe Juniors l’année prochaine.
Certains clients ont leurs chevaux en pension à la maison et d’autres viennent de l’extérieur pour monter chez nous. »
- Quelles sont les qualités requises pour pratiquer ce métier ?
« Il faut être patient, psychologue, surtout avec les adultes, ils sont présents pour passer un bon moment. Notre discours doit être différent avec un adulte et un enfant. J’essaie de leur transmettre notre amour de la compétition, nous avons de la chance d’avoir des résultats mais ils s’obtiennent avec du travail et de la persévérance. Nous restons avant tout un petit club familial, nous sommes sympathiques mais nous restons exigeants au niveau de la performance. »
- Qu’avez-vous pensé du Challenge des Coachs ?
« Le principe est super ! Je l’avais fait il y a maintenant trois ans avec le Covid et j’avais fini deuxième. C’était un copain du Pays Basque qui l’avait remporté. Je trouve ça bien parce que les élèves sont contents de pouvoir désigner un Coach et qu’il soit reconnu. Et nous en tant que Coach c’est une vraie reconnaissance de notre travail. Il y a beaucoup de moniteur en France maintenant et de grosses structures. Nous restons un club isolé dans le Sud-Ouest de la France, nous n’avons pas les meilleurs chevaux du monde, ni les meilleurs moyens financiers et techniques, mais nos cavaliers se donnent les moyens physiques et travaillent dur pour atteindre leur objectif. Je trouve qu’ils sont d’autant plus méritants, comme on dit : « le travail paye toujours ». »
- Un petit mot ?
« Je remercie tous les clients qui nous font confiance depuis très longtemps, qui ont eu des déceptions et qui malgré cela, sont restés à la maison, ont cru en nous et ont continué la compétition. Alors certes, on dit « l’important c’est de participer à la compétition » mais quand on peut ramener un flot à la fin de l’épreuve je trouve que c’est d’autant plus gratifiant ! L’exigence avant tout mais dans le respect du bien-être animal. »
Charles Marteau a remporté la première place en catégorie Amateur 10 cavaliers et plus :
- Dans quelle structure enseignez-vous ?
« Je n’enseigne pas dans une structure, je suis indépendant, je me déplace dans les structures de mes élèves. Je me déplace sur Lyon pour le Nord, vers Marseille pour le Sud, vers Montpellier à l’Ouest et jusqu’à Brignoles à l’Est. »
- Depuis combien de temps pratiquez-vous ce métier ?
« Quinze ans. J’ai fait une formation militaire, et après, j’ai développé cette activité et je me suis lancé dans cette aventure-là. »
- Quels sont vos objectifs en tant que Coach ?
« Que mes élèves montent en se faisant plaisir, en sécurité, qu’ils essayent d’obtenir les meilleurs résultats en fonction de leur niveau, possibilités financière et de leur travail. »
- Pourquoi préférez-vous enseigner la discipline du Complet ?
« Elle permet aux cavaliers de découvrir plusieurs disciplines réunies en une seule, à la fois du dressage, du CSO et du Cross. Celle-ci leur demande de la rigueur et de la polyvalence. C’est un sport qui met en pratique le lien entre le cheval et le cavalier et établi une relation de confiance. Le Complet permet aussi de faire beaucoup d’extérieur, sauter des obstacles naturels et faire du trotting sur terrains variés. »
- Parlez-nous de vos élèves
« Mes élèves sont d’origines diverses et variés, ils sont tous adultes. Il y en a que j’ai connu il y a quinze ans, ils sont fidèles et motivés. Ils ont un suivi très régulier et s’occupent bien de leur chevaux. Qu’il pleuve, vente ou neige, je suis toujours présent pour eux ! Ils obtiennent de bons résultats dans les épreuves Amateurs, et quelques-uns d’entre-eux courent dans les épreuves Nationales et Internationales. »
- Comment entrainez-vous vos élèves ?
« J’essaye de les rendre performants dans les trois disciplines. Beaucoup de mes élèves font de la préparation mentale et physique. En général, je les entraine une à deux fois par semaine. En hiver nous partons sur le cross et à l’extérieur. Nous faisons beaucoup de travail sur le plat, en respectant la physiologie de chaque cheval pour améliorer la locomotion. Et en obstacle nous travaillons la gymnastique.
Nous faisons régulièrement des contrôles de santé, nous faisons passer le vétérinaire, l’ostéopathe, le dentiste de façon à ce que nous puissions attaquer la saison dès le début du mois de février avec des chevaux en pleine forme. »
- Quelles sont les qualités requises selon vous pour faire le métier de Coach ?
« Il faut aimer les chevaux, savoir les travailler sans les brusquer, essayer d’obtenir des résultats justes, tout en les respectant. Ce n’est pas dans la brutalité qu’on peut obtenir du résultat. J’ai également du respect pour mes élèves qui me le rendent bien, faut être patient et construire les périodes de concours en se faisant des plans de progression avec des objectifs. »
- Qu’avez-vous pensé du Challenge des Coachs ?
« C’est un bon principe. Mon discours envers les élèves c’est : « inscrivez-vous au Challenge des Coachs parce que France Complet est la seule association qui, à l’heure actuelle, s’occupe du Complet, donne des renseignements, écrit des articles et se déplace sur des concours de haut niveau ». Je suis fière de mes élèves et je leur dois cette victoire ! »
- Un petit mot ?
« Je remercie mes élèves, l’ensemble des gens qui sont dans la filière, que ce soit les chefs de pistes, les juges, les organisateurs et les membres de France Complet qui sont toujours sympas au téléphone ».
La remise des prix de ce Challenge s’est faîte lors de la Soirée du Complet, Samedi. Les photos arriveront prochainement !
Victoire Lamblin