Obstacles de cross : le coffin, par Gilles Pons
Le cavalier d’Oural Taleyrandie conclut cette saga sur les obstacles de cross par le coffin, une combinaison qui a ses particularités propres.
« Il s’agit de l’enchaînement de 3 sauts espacés de 1 à 4 foulées comprenant systématiquement un fossé en 2ème élément. Les obstacles d’entrée et de sortie sont
généralement de plan vertical, l’entrée souvent panoramique et la sortie en montée. On commence à trouver des vraies coffin à partir du niveau Pro 2 à peu près. Je trouve personnellement que c’est l’un des obstacles les plus intéressants à sauter, car les variantes sont multiples.
Je suis un peu entre deux générations. Avant, le trou du coffin était beaucoup plus large et plus profond, ce qui rendait cette combinaison très impressionnante. D’ailleurs on voyait fréquemment des cavaliers tomber dans le trou, même sur des concours comme Burghley ou Badminton (ce n’est pas pour rien que cet obstacle s’appelle « coffin », qui signifie « cercueil » en Anglais!). Cependant, les deux autres obstacles présentaient un front large de 4 ou 5 mètres. Maintenant, le trou est moins large, moins profond et mieux matérialisé (généralement par des troncs ou une ligne blanche). Par contre, les obstacles d’entrée et de sortie sont la plupart du temps des directionnels. Cela le rend certes moins impressionnant mais beaucoup plus technique.
Pour bien préparer un coffin, il faut d’abord que le cheval soit familiarisé avec le fossé. Ce doit être pour lui ni plus ni moins qu’une foulée de galop. Une fois qu’il franchit cet obstacle sans crispation, on peut ajouter un obstacle mobile derrière, puis devant, puis devant et derrière. Après cela, c’est le travail classique avec les directionnels et le dénivelé. Si on a pas de trou chez soi, on peut le matérialisé par un tas de barres à terre qui doivent être rapprochées les unes des autres sur 1m50 à 2m de large afin que le cheval n’imagine pas devoir poser ses pieds au milieu.
A l’abord, il ne faut pas trop durcir le cheval dans le contact. Dans l’idée, il faudrait qu’il y aille de lui-même, en s’enroulant sur l’entrée pour ne pas se retrouver trop court et faire un mauvais saut sur le fossé. Cela ressemble au type de contact qu’on va avoir pour aborder un chapeau de gendarme. Cela demande donc au cheval beaucoup de franchise et de confiance en son cavalier. »