Le coup de coeur à Maxime Livio
Après Donatien Schauly, Astier Nicolas et autres, place aujourd’hui à Maxime Livio. La voie sur laquelle semble s’engager le Dijonnais, aujourd’hui à Sandillon et cette saison, ressemble à s’y méprendre à celle empruntée par Nicolas Touzaint à ses débuts. Un Nicolas Touzaint auquel d’aucuns le comparent. Comme Philippe Mull, en 2009.
Nom : Livio. Prénom : Maxime. Un patronyme à retenir dans le petit monde du complet. « Un cavalier de son niveau, de sa trempe ? On n’en voit émerger qu’une fois tous les dix ans. Le dernier en date ? C’était Nicolas Touzaint. » Philippe Mull, entraîneur au pole France de Saumur, d’ordinaire si modéré et prudent dans ses propos, osait, il y a deux ans, employer le superlatif en évoquant la carrière de son jeune protégé.
« Ah bon !, je suis un espoir, renchérissait l’intéressé, un peu gêné. Je me dois donc de tenir mon rôle. » Un costume de futur grand qui lui sied à merveille depuis son admission au sein de l’École Nationale d’Équitation, qu’il décrocha, il y a six ans, avec comme CV : un titre de vice-champion d’Europe juniors par équipes. « En formation initiale, il a très vite intégré le Pôle Espoir, une progression rapide comme l’éclair, enchaîne Philippe Mull. À son âge, 23 ans, c’est un cavalier au-dessus de la moyenne. »
« Comme Nicolas Touzaint »
Maxime, pour son premier trois étoiles de sa jeune carrière, à Saumur, en 2009, estomaquait déjà son maître. « Jaipur II qui n’est pas mon meilleur cheval a déroulé une reprise de dressage très propre. Je lui dois aussi beaucoup. » Pour le Dijonnais de naissance, c’est aussi la clef de la réussite. Tout simple ! « Sur le cross, il a été à la hauteur de mes espérances (sans faute). Et, je lui fais confiance sur le saut d’obstacles, aujourd’hui. » Il poursuit, sans forfanterie. « On savait que nous étions tous les deux près. Il s’agissait seulement de le prouver. » Comme, on en croise les doigts, pour lui, aujourd’hui.
Mais, à l’exemple de Nicolas Touzaint, son modèle, celui qui l’avait accueilli dans ses propres écuries, pour disputer la saison dernière, le Grand National, Maxime n’est pas le cavalier d’un seul cheval, il multiplie les galops en compétition. Comme ici, à Sandillon associé à son jeune partenaire (huit ans) Opium de Verrières ou à Cathar de Gamel, le cavalier de l’Ecurie Fonroche Energies -Equicer, n’est pas en reste. Et des chevaux comme Opium restent très prometteurs.
Talentueux, Maxime est aussi un chanceux. Il réunit tous les atouts pour galoper à un haut niveau, avec notamment Tristan Chambry comme conseillé en dressage. Mais, chassez le naturel, il revient au galop. Philippe Mull retrouve sa prudence. « Il en a le potentiel. Mais, on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Le plus grand danger qui le guette serait de vouloir brûler les étapes, surtout que les résultats suivent. » Le plus grand danger qui le guette, la blessure qui brisa sa saison 2010.
Mais que tout le monde se rassure. Maxime qui rêve aujourd’hui de rejoindre sa Côte-d’Or natale, où il envisage de s’installer dans ses propres murs, est né sage. « J’ai demandé de pouvoir redoubler une année à Saumur, il y réside toujours. Là où tout en bénéficiant d’excellentes structures, je peux compter sur l’appui de gens merveilleux et compétents. J’ai encore besoin d’acquérir un peu d’expérience et de maturité. Avant de voguer de mes propres ailes. »
Guy FICHET avec Patricia CAPELLE.
N.B : Ce texte est inspiré d’un article de votre serviteur, passé dans Ouest-France en 2009, à l’occasion du CCI de Saumur