Le Mondial du Lion se mobilise pour le bien-être des chevaux de complet

Actualité Pays-de-la-Loire
Cet article a été publié le : 09 octobre 2024 à 15h21
Le Mondial du Lion se mobilise pour le bien-être des chevaux de complet

Mondial du Lion 2023, 7 ans, Nicolas Toussaint & Gauguin du Busson - Photo P.Barki


Le Mondial du Lion, c’est LE rendez-vous incontournable de l’année pour les meilleurs chevaux de six et de sept ans. Dans le magnifique Parc de l’Isle Briand, on attend chaque année avec impatience de voir les obstacles de ce Championnat du Monde qui ont la réputation d’être les plus originaux. Et nous ne sommes jamais déçu. Le Mondial, c’est environ cent-vingt chevaux de toutes nations qui viennent tenter de remporter ces titres si convoités de Champions du Monde des 6 et 7 ans. Alors, pour accueillir ces athlètes équins alors que la question de bien-être est indispensable, le Mondial du Lion se mobilise et invite l’entourage des chevaux à en faire autant…

« Le Mondial du Lion, c’est un Championnat du Monde mais c’est également un évènement majeur du Complet français, » commence Sophie Cellier, la directrice technique de l’évènement, « en tant qu’organisateur d’un tel évènement, il nous faut répondre à la question délicate du bien-être du cheval par des actions concrètes et non pas seulement par des paroles. » Le Lion Équestre, l’association en charge de l’organisation de ce Championnat, s’est donc mis en quête : trouver les solutions qui permettront, sur un lieu de compétition, de garantir au mieux le bien-être du cheval athlète.

« Nous souhaitons faire le maximum en terme de bien-être équin, en tenant compte du fait que nous ne pouvons tout savoir et qu’il nous reste des choses à apprendre à ce sujet, » poursuit un membre du Conseil d’Administration de l’association organisatrice. « Bien que tout le monde ait à coeur le bien-être du cheval, lorsqu’on se trouve dans un milieu fourmillant d’activité comme celui d’une compétition équestre, des incidents surviennent. Souvent, ces incidents sont évités, parfois de justesse : ‘le cheval n’a pas marché sur la fourche, heureusement que j’étais là’. Ce sont ces incidents potentiels qui, s’ils ne sont pas pris en compte, peuvent se transformer en faits avérés.« 

Pourtant, sur une compétition telle que le Mondial du Lion qui se déroule sur un si grand lieu, on ne peut tout voir et tout entendre. « Avoir un retour des personnes qui s’occupent des chevaux est donc primordial pour nous, » déclare ainsi Sophie Cellier. Ainsi, l’idée d’un questionnaire qui porterait sur le bien-être des chevaux sur le lieu de la compétition émerge du Conseil d’Administration du Lion Équestre. Il est mis en place pour la première fois lors de l’édition 2023, et c’est un succès.

« Notre objectif est de recueillir des données au sujet de ces incidents potentiels afin de les éviter, » confie le membre du Conseil d’Administration. « En premier lieu, pour connaître le niveau de satisfaction des personnes qui côtoient les chevaux : est-ce qu’il y a quelque chose d’évident concernant le confort ou la sécurité des chevaux qui nous aurait échappé ? L’an dernier, par exemple, il nous a été remonté qu’il fallait pouvoir sécuriser les grandes portes coulissantes qui ferment les barns des écuries. C’est désormais chose faite, mais sans quelqu’un pour mettre en lumière le souci, nous ne nous en serions pas rendu compte. 

Il est également possible sur le questionnaire d’y faire un rapport. Il nous reste à espérer que tout le monde n’aura pas à s’en servir, évidemment, mais il permet d’offrir la possibilité de dénoncer un accident contre lequel il pourrait y avoir eu une action préventive. L’accident peut avoir eu lieu, causant inquiétude ou blessure à un cheval, ou bien pourrait avoir eu lieu mais a été évité. L’an passé, un chef d’équipe nous a donc rapporté que la zone dans laquelle le steward vérifie le matériel du cheval en sortie de piste servait en fait de goulot d’étranglement et aurait donc pu être théâtre d’un accident. Il n’y en a eu aucun, fort heureusement, mais forts de sa remarque, nous allons corriger cela. »

La même année, le Lion Équestre inaugure des écuries flambants neuves et propose pour la première fois la mise à disposition de paddocks pour les chevaux courant le Mondial : « Cela peut paraître étonnant en France, pourtant certains pays comme la Nouvelle-Zélande le font depuis longtemps lors de compétitions internationales. Alors, pourquoi pas chez nous ? Ça a eu un succès fou, » déclare Sophie.

« La plupart des commentaires reçus l’an dernier ont été assez positif, avec les nouvelles écuries et la mise à disposition des paddocks. Loin d’être inutiles puisque c’est toujours encourageant, nous recherchions plutôt des points à améliorer, » continue ainsi le membre du Conseil d’Administration. Tout l’entourage professionnel des chevaux, qu’il soit groom, cavalier, délégué technique, chef d’équipe, vétérinaire… a été invité à faire part d’un potentiel problème au travers d’un rapport strictement confidentiel. « Ainsi, deux cavaliers avaient accepté via le formulaire d’être contacté suite à un problème de course sur le concours, tel qu’un abandon, ou bien une chute du cheval. Cela nous permet d’avoir des nouvelles des chevaux, mais aussi de collecter des données.

Dans le cas de l’année passée, l’une des deux personnes est restée injoignable, tandis que l’autre a été ravie de l’appel et nous a confié que le cheval, s’il avait été courbaturé le lendemain, avait pu reprendre un travail léger quelques jours après sans nécessiter une intervention vétérinaire. Il est important pour nous de pouvoir mesurer l’ampleur d’un potentiel problème : même si les cavaliers se refusent parfois à le dire, savoir si un cheval a fait une tendinite sur notre concours nous apporterait grandement. Si c’est un obstacle particulier qui a posé problème, si c’est le sol…« 

Cette année, l’entourage des chevaux athlètes est à nouveau encouragé a utiliser ce formulaire. D’ici quelques années, le Conseil d’Administration espère pouvoir construire une véritable base de données au travers des informations reçues via celui-ci afin de pouvoir identifier des tendances ou des problèmes avant même que ces derniers aient lieu. « Cela sera sûrement dans un futur assez lointain, mais si c’est possible et que cela permet d’améliorer le bien-être des chevaux… « 

« Les activistes animalistes ne disparaitront pas et, à moins d’un effort de la filière équine pour modifier ses actions, il y aura confrontation. Le Lion Équestre met donc en place ce questionnaire pour agir afin d’éviter que nos chevaux soient en souffrance, ou bien si source de souffrance il y a, que cette dernière soit identifiée et traitée, » conclut le membre du Conseil d’Administration de l’association organisatrice.

« Nous essayons de prendre des initiatives, de mener de vraies actions, permettant d’améliorer le bien-être du cheval athlète au sein des compétitions.

Ce questionnaire de bien-être concerne évidemment les écuries, mais également tout le reste du site : la circulation des chevaux face aux véhicules, aux spectateurs… C’est au travers de nos actions que nous voulons refléter que les chevaux sont au centre de nos préoccupations« , termine la directrice technique.

Ce formulaire, mis à disposition de l’entourage professionnel des chevaux, a reçu un accueil enthousiaste de la part du délégué-technique du concours, le britannique Philip Surl, et fera l’objet d’une présentation plus approfondie pour les chefs d’équipe afin de les sensibiliser à cette action lors de cette édition 2024.

Mondial du Lion 2023, 6 ans, Stéphane Landois & Hermès du Gévaudan – Photo P.Barki

MT