Les bonnes raisons de suivre les mondiaux…
Des raisons, il en existe mille : le début de l’automne, le souffle des chevaux et les plus grands champions de la discipline qui vous tendent les bras. Nos Français qui rêvent de nous offrir l’occasion de rêver pendant quatre jours. Jeudi 30 septembre, l’équipe de France de concours complet va ouvrir les portes du Mondial de Lexington avec sa grosse clé. Sur quoi vont-elles s’ouvrir ?
Elles vont s’ouvrir sur un matin chargé d’espoir. C’est ça, c’est d’abord ça : le concours complet. Avant de poser un sabot sur le carré de dressage, les Bleus n’ont guère été épargnés par la guigne : forfait de Nicolas Touzaint, de Jean-Teulère et, aujourd’hui, de Lionel Guyon qui n’a plus que ses yeux pour pleurer, souhaiter que Métisse de Lalou, opérée d’une colique, se remette au plus vite sur pied. Lionel, un atout majeur dans le jeu de Laurent Bousquet, l’entraîneur national. Lionel Guyon, pour connaître l’homme et le cavalier, qui saura malgré tout, faire son possible pour être aux côtés de ses coéquipiers. Pour devenir, un conseiller avisé.
C’est ça, c’est d’abord ça : le concours complet. L’adversité soude un groupe et décuple ses ambitions.
Elles vont s’ouvrir sur cette phrase de Laurent Bousquet. Humble. Il dit : « Il faut être réaliste. Les médailles seront difficiles à décrocher ! Mais, nous avons tous les atouts pour terminer dans les cinq premiers. Gagner d’office notre sélection pour les Jeux de Londres, en 2012. » C’est peut-être aussi la voie à prendre pour durer, non ? Pour construire sur du solide ? Le patron de la maison France qui surlignait, il y a quelques temps : « Quel que soit le résultat, bon ou mauvais, je souhaite que l’on reste mesuré et digne, ici et là, dans les commentaires. Je n’ai de revanche à prendre sur personne. L’important reste que le complet demeure un sport phare. »
Un statut que lui avait offert Thierry Touzaint, lui aussi, pas toujours épargné par les aléas. Elles vont s’ouvrir sur cette chance d’offrir au complet, l’occasion de rester l’une des disciplines les plus populaires de l’équitation sportive. Cet espoir de décrocher un bon résultat, voire de signer une performance. En sachant aussi que Laurent Bousquet n’est pas Zorro. Il a besoin de temps pour apposer sa patte. Et le moins que l’on puisse écrire : la chance n’a pas toujours été sa maîtresse, ces derniers temps.
Le rêve absolu
Elles vont s’ouvrir sur les meilleurs cavaliers du monde, des gens polis et talentueux. Talentueux et déterminés comme le sont : Stanislas de Zuchowicz, Karim Laghouag, Donatien Schauly, Arnaud Boiteau, Pascal Leroy. Des champions qui doivent sentir, dans leur dos, le souffle porteur de leurs supporters. Pour l’heure, il ne s’agit pas de tomber dans les analyses d’avant-match ou d’imaginer celles d’après-match, mais d’être tout simplement un peu chauvin, cocardier. Même si c’est difficile compte tenu des événements.
Elles vont s’ouvrir sur cette particularité de rassembler toutes les disciplines équestres. Une unité de lieu et de temps sans doute unique dans le milieu sportif. Elles vont s’ouvrir forcément, sur la Fédération. L’entraîneur est bel et bien Laurent Bousquet ! Il applique tout de même une politique sportive initiée par cette Fédération, le Directeur technique national en tête. On ne rentrera pas dans le vif du sujet, ce n’est ni l’heure ni le moment, mais chacun devra assumer ses choix. Des questions restent en suspens : accompagnement des propriétaires, conservation des chevaux sur le territoire national, travail sur le dressage… Stop !
On garde notre ligne de conduite, ce n’est ni l’heure ni le moment. Place avant tout au sport, à la compétition.Elles vont s’ouvrir sur cette émotion que l’épreuve va susciter. Celle que nous allons, nous tous, partager de loin ou de près.
Elles pourraient s’ouvrir enfin sur cette phrase de Nicolas Canteloup, l’imitateur d’Europe 1, cavalier confirmé : « Le complet c’est le rêve absolu. Tout le monde caresse ce souhait de pouvoir galoper. » Il dit aussi que l’équitation, c’est une activité très saine pour la tête, pour le dos, pour les anxieux, pour ceux qui dépriment un peu, pour ceux qui aiment la nature.
Voilà ! Les Mondiaux, c’est tout cela à la fois.
Guy FICHET sur une idée de MATHIEU COUREAU.