L’exercice de Didier Dhennin
Didier Dhennin, rentré récemment des Championnats d’Europe à Luhmühlen, nous propose cette semaine un exercice de gymnastique à l’obstacle, utile tant pour les chevaux que pour les cavaliers. « C’est un travail d’hiver, que j’aime bien faire faire à mes chevaux et à mes élèves. Ça aide beaucoup pour être à l’aise dans les combinaisons en concours. »
En quoi ça consiste et comment le réaliser correctement ?
« Il s’agit d’une ligne à aborder au galop, composée d’une alternance entre 5 barres à terre et 4 verticaux, à chaque fois espacé de 3m20 et disposée comme suit :
• 3m20 I • I • I • I •
• = barre au sol I = vertical
On commence par passer la ligne plusieurs fois juste avec les barres au sol afin de se familiariser avec le dispositif. Puis on monte progressivement les verticaux jusqu’à ce que les 4 soient au même niveau, à environ 1m10 de haut (une hauteur largement suffisante sur cet exercice pour avoir son effet). Les verticaux sont constitués d’une simple barre afin que le cheval ne se soucie que de la hauteur. Je ne mets donc pas de barre de pied sur cet exercice. Le cavalier doit quant à lui garder un contact léger. Il laisse faire son cheval et reste vigilant au niveau de ses aides, prêt à intervenir si besoin. »
A quoi sert-il?
« Pour les chevaux, les barres au sol entre chaque vertical les obligent à rester fermés dans toute la ligne. Cela leur apprend à ne pas détériorer la qualité de galop et de saut à l’intérieur d’une combinaison, à ne pas fuir ou s’ouvrir petit à petit comme on le voit souvent en concours. Cet un exercice qui a tendance à calmer les chevaux chauds notamment, puisqu’il les cale dans un moule très répétitif. Tout ce que le cavalier a à faire, c’est bien aborder l’entrée de la ligne puis se concentrer sur son propre fonctionnement à l’obstacle. En général, ça occupe autant le cheval que le cavalier car les obstacles s’enchaînent rapidement. Un cavalier un peu pressé sur ses sauts se fait vite remettre en place ! »
Quel problème peut-on rencontrer sur cet exercice?
« En général ça se passe plutôt bien ! Si on monte progressivement, le fait que les obstacles n’aient pas de pied ne représente pas un problème puisque le cheval a le temps de s’y habituer. Un cheval qui a tendance à décaler sa trajectoire dans les lignes devrait normalement diminuer son défaut grâce aux barres au sol qui l’obligent à rester fermé. S’il arrive quand même à se déporter d’un côté ou de l’autre, on peut placer des barres sur le côté en appui sur les verticaux pour l’encadrer. »
Propos recueillis par Hedwige Favre