Marie-Christine de Laurière : nouvelle entraîneur de l’Equateur

Sport
Cet article a été publié le : 04 septembre 2013 à 11h09
Marie-Christine de Laurière : nouvelle entraîneur de l’Equateur


Marie-Christine de Laurière vient de signer un contrat avec la Fédération Equestre de l’Equateur pour

entraîner l’équipe de Complet. De retour d’une première visite fin août, elle nous raconte avec enthousiasme ses impressions et ses objectifs. Nous suivrons au fur et à mesure de ses visites l’évolution de son équipe dans les mois à venir.

 

Comment en êtes-vous venue à prendre ce poste ?

« Le début de l’histoire, c’est Nicolas Wettstein, un cavalier Suisse qui a épousé une Equatorienne et a pris sa nationalité car il adore ce pays et y va très souvent. Bref, il est allé récemment en Equateur et m’a appelé à son retour, à la base pour savoir si j’avais un cheval prêt pour faire une étoile. Et puis dans la discussion, il en est venu à me dire que la Fédération recherchait un entraîneur. Je me suis dit « pourquoi pas ? Cela peut être une expérience originale… », mais je n’étais pas plus emballée que ça car je me demandais à qui j’allais avoir affaire. Le secrétaire de la fédération m’a ensuite appelé et le contact est bien passé. Ils m’ont donc fait venir pour quelques jours afin que je prenne connaissance avec le terrain et les cavaliers. »

Comment s’est passée cette première visite ?

« J’y suis allée à l’occasion d’un CCI* près de Quito, la capitale de l’Equateur, du mercredi au dimanche. Le premier jour, j’ai fait travailler les cavaliers en dressage et nous avons fait le tour des installations pour voir ce qui pouvait être amélioré. Le deuxième jour, ils ont profité de ma présence pour avoir un juge Français dans l’épreuve. Ils m’ont donc fait juger le concours et nous avons fait un débriefing à la fin. Faisant partie du jury, je ne voulais pas les entraîner sur le CSO et le cross, ça n’aurait pas été juste pour les autres concurrents. Par contre j’ai fait une reconnaissance de cross pour tout le monde, c’était très sympa. »

 

Marie-Christine au jury du CCI* en Equateur

 

Comment avez-vous trouvé le niveau des cavaliers ?

« J’ai été agréablement surprise de leur niveau ! Ce sont quasiment tous des cavaliers de CSO qui essayent de se mettre au Complet, donc ils se débrouillent pas mal sur le CSO et le cross. Ils ont plus de lacunes en dressage, mais dans l’immédiat, il y a plusieurs petits points facilement rectifiables à court terme, notamment sur la précision du tracé et dans l’exécution des figures. J’ai aussi été agréablement surprise de la qualité des chevaux… »

D’où viennent ces chevaux justement ? Comment sont-ils ?

« Leurs chevaux sont essentiellement importés d’Argentine, même s’ils ont un petit peu d’élevage chez eux. Ce sont pour la plupart des chevaux très dans le sang : des Pur-Sang ou Anglo Argentins par exemple, mais on trouve aussi des chevaux Allemands, qui ont transités par l’Argentine avant d’arriver en Equateur. Ils sont en très bon état. Les seuls qui sont en moins bon état sont ceux des militaires, qui sont souvent pas très bien toilettés, en bout de ferrure… Mais ils ne sont pas maigres pour autant. »

Y a-t-il beaucoup de militaires ?

« Oui, c’était quasiment la majorité des concurrents. J’ai vu seulement deux filles sur tout le concours, tous les autres étaient des hommes d’un certain âge et des militaires assez hauts gradés (capitaine, général, etc.). Mais ce sont tous des gens très sympathiques et très demandeurs. »

 

L’équipe dont elle aura la charge


Quels sont les objectifs de votre contrat ?

« J’ai un premier objectif à court terme : les Bolivarian Games, qui se dérouleront à Limà au Perou, du 16 au 30 novembre 2013. D’ailleurs, le juge Français Alain James sera également sur ce Championnat. Ce sont les Jeux d’Amérique Central, un peu comme les Jeux Méditerranéens ou les Jeux Chinois. C’est un niveau 1 étoile à peu près et j’ai actuellement une dizaine de couples qualifiés. J’y retourne dans un mois pour un nouvel international à Quito et j’imagine qu’il y aura encore 5 ou 6 autres couples qualifiés. Il faudra ensuite que j’en sélectionne 6 et que je les entraîne pour ces Jeux Bolivariens. Le deuxième objectif sera l’an prochain à Toronto (Canada) sur un niveau 2 étoiles. On verra ensuite si les Jeux Olympiques sont envisageables ou pas pour 2016. Il y a déjà deux bons cavaliers qui tournent sous les couleurs de l’Equateur : Nicolas Wettstein et Ronald Zabala, qui ont tous deux fait le Test Event en Normandie. Mais il y a encore beaucoup de travail, donc je suis contente qu’on ne m’ait pas demandé cela dans mon contrat, ça aurait été déraisonnable. »

Dans quelle infrastructure allez-vous entraîner l’équipe ? Y a-t-il un centre national comme en France ?

« Leur organisation ressemble beaucoup à l’Espagne. Ce sont souvent des clubs privés qui rassemblent à la fois les sports équestres, du polo, du golf, etc. Les infrastructures sont très biens, même s’il y avait quelques modifications à apporter. Par exemple les pistes qui entourent le centre sont dures comme du béton car la couche de sable n’est pas du tout suffisante. »

Et le mot de la fin ?

« C’est un chouette projet ! Je vais avoir en charge des élèves exemplaires, avec une qualité d’équitation qui ne fait pas honte et des objectifs raisonnables. Et puis, j’ai plus d’un tour dans mon sac, alors j’y crois ! »

La suite au prochain épisode…

 

Propos recueillis par Hedwige Favre