Nicolas Touzaint : »ce sera Tatchou ou rien »

Les podiums, il les collectionne. Sur la plus haute marche où il use, toujours avec le même bonheur, ses semelles de bottes de cavalier émérite. Mais, hier midi, son succès sur cette troisième étape du Grand National de Vittel avait un goût suave. Le cavalier de Saint-Clément de La Place, était plus heureux que jamais.

« Je crois qu’avec Thierry (Touzaint, son entraîneur aujourd’hui) vous avez tout dit sur Tatchou. Qu’irréprochable au dressage, il a de nouveau démontré qu’il était un galopeur hors pair. Que ce cross de Vittel, il l’a déroulé avec plaisir, au sommet de sa forme. Mais, nous redoutions tous les deux le saut d’obstacles qui n’a pas toujours été sa tasse de thé. », glisse malicieusement Nicolas Touzaint.

Or, il a épaté son cavalier et son entraîneur, époustouflé le public.

Lesbos et Neptune : l’avenir

Fin tacticiens, les deux hommes avaient donc axé la préparation du crack sur ce dernier spécifique de tout concours complet. « Je l’ai ainsi monté,  en ce début de saison, à plusieurs reprises sur des concours de saut d’obstacles purs. Tatchou avait, notamment galopé, la semaine dernière au Lion-d’Angers, sur une épreuve à 1,25 m où il bouclait le tour sans incident. C’était encourageant. Il répète cette performance aujourd’hui à Vittel. Cela fait plaisir, ce n’est que du bonheur. »

Nicolas Touzaint ne s’en cache pas. C’est ce sans faute sur le jumping qu’il retient avant tout dans ce nouveau succès. « La preuve que notre travail au quotidien, que le plan d’entraînement, axé sur cette spécificité hippique, paient. »

Et il n’élude pas la question. « Tatchou va être maintenant quelque peu ménagé jusqu’au milieu août, avec pour objectif le concours du Pin. Ceci dit, à mes yeux, il est fin prêt pour répondre éventuellement à une sélection pour les Mondiaux de Lexington, si tel est le souhait de Laurent Bousquet (l’entraîneur national). »

Mais c’est clair. « Pour Lexington, ce sera lui ou personne d’autre. Si Tatchou n’est pas retenu en équipe de France, il disputera le 4 étoiles de Burghley, en septembre. » Le crack est devenu, aujourd’hui,  le fer de lance du piquet Touzaint où Galan de Sauvagère reste promis à des épreuves de renom, « le jour où il en exprime le désir. Mais, il a tant donné et m’a tant apporté que je ne mettrai pas en jeu son intégrité physique ». Quant à Lesbos et Neptune de Sartène, ils représente l’avenir, la relève d’un Nicolas Touzaint toujours aussi gagneur dans l’âme.

« Lesbos, le premier, a de grosses qualités. Il est de la trempe de Tatchou,  mais il a connu quelques petits problèmes de santé à 7 et 8 ans. Nous avons donc décidé de ne pas aller trop vite en besogne. Il ne s’agit pas de lui laisser un mauvais goût en bouche en décrochant un succès éphémère. Comme Neptune, reportez-vous à ce que j’avais dit au soir de Saumur, il représente l’avenir. »

Deux chevaux de grande ligné à l’égal du talent de leur cavalier.

Guy Fichet