Portrait d’adhérent : Nicky Nicholson, juge et éleveuse
Toujours à la recherche de nouvelles expériences, aujourd’hui nous avons interviewé Nicky Nicholson, juge de Complet. Cette inconditionnelle de notre sport – qui n’a commencé la compétition qu’à 38 ans pourtant ! – nous parle de sa fonction emplie de passion et d’enthousiasme …
Carte d’identité
- Née le : 25 Juillet 1956 à Newark on Trent (Angleterre)
- Situation familiale : Mariée à Andrew Nicholson (mais pas le champion Olympique Néo-Zélandais), 3 enfants
- Région : Ile-de-France
- Profession : Femme au foyer
À quel niveau jugez-vous et depuis combien de temps ?
« Je suis juge de dressage et de CCE au niveau National 1 et 2 étoiles. J’ai commencé à juger il y a 20 ans, et il y a environ 10 ans j’ai commencé à faire les jeunes chevaux pour la SHF. Il m’arrive en plus de juger les chevaux pour les stud-books du Selle Français et du Hannovrien. Même si le Complet est ma première passion, juger en dressage me permet de me renouveler, de juger des chevaux que je ne connais pas, c’est important. »
Comment et pourquoi êtes-vous devenue juge ?
« Complètement par hasard ! En fait, à l’époque mes enfants montaient à poneys, et faisaient du CCE (c’était important pour moi qu’ils apprennent aussi à monter sur le plat, et pas qu’à aller vite en sautant des obstacles !). Un jour, au cours d’un concours, un juge était absent et l’organisateur m’a demandé si je pouvais le remplacer car ils étaient bien embêtés … À partir de ce jour-là j’ai jugé des petites épreuves régulièrement, jusqu’à ce que je me fasse entraîner dans des formations, et de fil en aiguille … Me voilà là où j’en suis ! »
Qu’est-ce qui vous plaît dans cette fonction ?
» En fait, je pense qu’être juge a deux aspects : être juge et être arbitre. Et je pense que je suis bonne dans les deux rôles. Je viens d’une famille de rugbymen donc être arbitre, ça fait un peu partie de ma culture ! Et puis j’ai la passion des chevaux et la passion du sport, forcément c’est mieux pour être juge. Juger me permet aussi de rester impliquée dans le milieu, surtout que – avec l’âge – je ne peux plus monter comme avant. Et puis le plus important ça reste l’amitié dans le monde du complet, chaque concours est l’occasion de multiples retrouvailles. On discute avec tout le monde, on rencontre des gens ! »
En tant que juge, à quoi attachez-vous spécialement d’importance ?
« En Complet, j’aime voir des chevaux dans le sang, et une équitation fine et élégante, pas de brusquerie. On peut voir les actions du cavalier, mais c’est l’efficacité qui est importante ! Plus que tout, j’aime voir des cavaliers qui montent pour la performance, pas contre la faute. Il faut savoir prendre des risques pour montrer de quoi le cheval est capable ! Souvent les cavaliers craignent tellement la faute qu’ils montent leurs chevaux « tout rabougris », sans impulsion. J’aime voir des couples dynamiques avec une certaine fierté de venir montrer ce qu’ils savent faire ! »
Y a-t-il un souvenir, une anecdote qui vous a particulièrement marqué ?
« Ho non, pas une : il y en a plein ! Il serait trop dur de n’en choisir qu’une seule, ce qu’il faut retenir c’est que tous les concours t’apportent quelque chose. Et il n’y a pas un concours sans une nouveauté, sans qu’il ne se passe un truc qui ne m’était jamais arrivé ! J’ai énormément de bons souvenirs, et je me suis souvent régalée dans des concours de tous niveaux. »
Comment envisagez-vous la suite de votre « carrière » de juge ?
« Pour la première fois cette année, je juge en Italie ! Je pense continuer à juger en Grand National, car je pense être un peu « âgée » pour les 3 et 4 étoiles … Mais si l’occasion se présente je n’aurai pas peur et j’aurai très envie d’y aller ! »
Vous êtes aussi une éleveuse, combien de poulinières compte votre élevage ? Quels sont les débouchés pour vos chevaux ?
« Actuellement, j’ai une poulinière Hannovrienne, très orientée dressage. Et j’ai le projet de faire du transfert d’embryon avec une autre de mes juments : Sole di Pasqua (Sunshine pour les intimes !), pour qu’elle puisse continuer sa carrière sportive tout en commençant celle de reproductrice. Je pense qu’elle produira très bien en Complet, car elle a une belle locomotion et beaucoup de sang. Je fais ça pour le plaisir, par passion, mais je ne choisis que des saillies haut de gamme, dans le but de produire des chevaux de haut niveau. Aujourd’hui, en France, je ne vois pas l’utilité de faire des saillies bas de gamme. »
Qu’est-ce qui vous a poussé à adhérer à France Complet ?
» Simplement parce que j’adore ce sport, et j’admire les gens qui se mettent à l’effort pour les autres ! Et puis, ça me permet de m’impliquer un peu plus dans le Complet ! »
Pour finir, un conseil pour les jeunes juges ?
» Il y a trois choses à retenir :
- être rigoureux et compétents
- croire en soi
- prendre du plaisir, se rappeler qu’on est là parce qu’on le veut, et se demander « Qu’est-ce que je peux voir de beaux ? Qu’est-ce que je peux voir de bien ? »
Quand on est ouvert et généreux, tout est plus facile … »
Propos recueillis par Tiphaine Duverger