Préparation mentale
Patricia Cohen, spécialiste en préparation mentale, poursuit la série d’articles centrés sur le Concours Complet, sous forme de carnet de bord de cavaliers qui ont utilisé la préparation mentale pour vaincre leurs problèmes.
Ces articles ont pour objet de :
- Faire découvrir un peu plus la PM au quotidien
- Parler uniquement des difficultés rencontrées à cheval et des solutions possibles mises en place
- Démystifier la PM chez les cavaliers
Comment gérer mes émotions ?
Les outils de la Préparation Mentale pour améliorer la performance du cavalier(e)
Le témoignage de Charlène sur la détente de dressage
Je m’appelle Charlène, j’ai 28 ans et mon cœur galope pour le Complet. Je fais des épreuves Amateur 1 avec mon cheval Vopucci. C’est un bon sauteur et nous nous éclatons sur le cross car il est très franc sur tous les types d’obstacles, possède une bonne galopade et s’amuse autant que moi sur cette épreuve. En revanche, le dressage n’est pas notre fort et même si ce n’est pas cata, nous pourrions faire beaucoup mieux et même envisager de passer en Amateur Elite.
Je suis hyper stressée par l’épreuve de dressage et cela commence à la détente. Mes détentes durent environ 30 à 35 minutes et pendant tout ce temps, je suis impatiente que cela soit terminé, j’ai envie qu’on en finisse, de faire vite l’épreuve et qu’on en parle plus. Je demande l’heure au-moins 4 ou 5 fois, je ne suis pas très concentrée et malgré la durée, je sens bien que Vopucci n’est pas suffisamment prêt lorsque nous commençons à dérouler. C’est pour toutes ces raisons que je me suis tournée vers un expert de la Préparation Mentale.
Voici les outils de Préparation Mentale qui m’ont permis de mieux gérer mon climat interne :
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Le témoignage de Lisa à l’entrée en piste de l’hippique.
Je m’appelle Lisa, j’ai 21 ans et mon coeur galope pour le Complet. Je fais des épreuves Amateur Elite avec mon cheval Beautiful Day. Je me débrouille bien en dressage et je suis souvent dans les 3 ou 5 premiers à l’issue de ce test. Il m’arrive parfois d’être en tête au classement provisoire.
Quand j’entre en piste pour l’hippique, je suis très concentrée sur « ne pas faire de faute pour conserver ma place ». Je me répète en boucle dans ma tête : attention pas de faute sinon tu dégringoles au classement.
Depuis que je suis en Amateur Elite avec Beautiful Day nous n’avons jamais fait un sans faute : invariablement nous faisons une, deux et même trois barres. Mon coach me dit que le cheval a tout le potentiel pour faire sans faute et cela se vérifie à l’entraînement. Il me dit aussi que c’est dans ma tête que cela se passe. Maintenant je suis de plus en plus stressée pour l’hippique car je ne comprends pas bien ce que je dois faire.
C’est pour toutes ces raisons que je me suis tournée vers un expert de la Préparation Mentale.
Voici les outils de Préparation Mentale qui m’ont permis de mieux gérer mon climat interne :
1. J’utilise maintenant le scan corporel :
Carnet de bord de préparation mentale
« Je m’appelle Camille, j’ai 21 ans et je pratique le Complet depuis 8 ans, évoluant en Amateur 1/Elite avec mon cheval Vlamenco. J’ai choisi de me faire accompagner en préparation mentale afin de pouvoir exploiter au mieux tout mon potentiel. Voici mon témoignage tout au long de ce chemin afin que tu comprennes mieux en quoi consiste « travailler sa tête ».
Photo Pierre Barki
Me motiver pour travailler en solo
Il fait froid, il pleut, il vente … et je serai mieux au chaud avec un bon thé !
La semaine dernière j’ai sauté un entraînement ☹ et cette semaine au lieu de monter, j’ai longé Vlamenco. De plus, quand je monte je ne suis pas très motivée et nos séances ne sont pas très productives.
Je me rends compte que je suis très motivée par les concours : ce qui me plait c’est d’aller en concours ; en revanche, m’entraîner plusieurs fois par semaine ne m’amuse pas surtout si je suis seule et qu’il fait un temps de chien.
Mieux gérer mes émotions
Pendant cette période hivernale qui vient de démarrer, je veux encore progresser sur la gestion de mes émotions qui sont parfois pénalisantes dans la semaine qui précède un concours.
Je les ai facilement identifiées, ces émotions : peur de ne pas être à la hauteur, peur de ne pas avoir suffisamment entraîné Vlamenco, peur de mal faire … Ce sont des émotions négatives qui arrivent souvent le soir au coucher ou dans la journée quand je ne suis pas très occupée. J’ai déjà des outils qui me sont utiles pour le jour du concours, cependant j’aimerais trouver plus de calme et de sérénité longtemps à l’avance.
J’ai abordé cette question avec mon préparateur mental car je sais que la gestion des émotions est un des piliers pour une bonne confiance en soi.
La peur de la chute
« Comme tous les cavaliers, il m’est arrivé de tomber. Depuis ma dernière chute, j’ai perdu confiance en moi et en mon cheval. Rien ne va plus à l’obstacle. J’ai envie de sauter, mais mentalement je suis bloquée. Nous faisons refus sur refus même sur des toutes petites hauteurs. Je suis un peu désespérée car comment faire du Complet si je suis éliminée dès le CSO.
Nous avons fait plusieurs séances sur ce sujet avec mon Préparateur Mental.
L’accompagnement en préparation mentale :
Comment j’ai fait connaissance avec ma peur : … »
Préparer efficacement un Championnat
« J’ai engagé pour un Championnat sur trois jours et je ne sais du tout comment aborder ce concours. J’ai l’habitude des concours sur une journée où tout est minuté et où les épreuves s’enchaînent rapidement les unes après les autres. J’ai peur d’avoir trop de temps, de me mettre à penser à des choses négatives pendant les phases où je ne monte pas Vlamenco et de ne pas pouvoir profiter à fond de mon concours. Je ne sais pas si je vais réussir à bien dormir aussi.
Nous en avons discuté avec mon Préparateur Mental pour m’aider sur ce sujet.
L’accompagnement en préparation mentale :
Nous avons décidé de mettre en place une macro-routine… »
Manage ton attention à l’entraînement
« A l’entraînement, je ne suis pas toujours concentrée. Je note mon attention à 6 sur 10 en moyenne. Parfois, mon attention peut descendre encore plus bas si je suis fatiguée ou s’il y a des événements environnants : beaucoup de monde dans la carrière ou des bruits bizarres à l’extérieur…. Cela a un impact sur la qualité de mon entraînement : je peux m’énerver plus facilement, je me raidis aussi et Vlamenco n’est plus dans les meilleures conditions pour travailler.
Nous en avons fait l’objet de deux séances en préparation mentale.
L’accompagnement en préparation mentale :
L’attention, qu’est-ce-que c’est ?… »
Trouver le relâchement en dressage
« J’aime bien le dressage et Vlamenco est plutôt facile sur un carré. Toutefois je n’arrive pas à trouver le même relâchement en concours qu’à la maison… et c’est encore plus vrai si je suis sur un beau terrain.
Si je suis parfaitement relâchée, Vlamenco fonctionne à merveille. Son trot devient bien ample et impulsé, il marche fort au pas en se servant de son dos et son galop devient très fluide. En revanche si je suis contractée, les allures se dégradent au point qu’il ne marche plus du tout et nos notes au pas plongent littéralement. Une vraie catastrophe !
Nous en avons discuté mon préparateur mental et moi.
L’accompagnement en préparation mentale :
En décomposant méticuleusement cette situation, je me suis rendu compte… »
Gérer mon stress en entrant sur la piste de CSO
« Autant le dire, le CSO n’est pas l’épreuve que je préfère. Je suis meilleure techniquement et mentalement en cross et dressage. L’un de mes derniers concours a été vraiment catastrophique à l’hippique. J’étais concentrée sur aller d’un obstacle à un autre, je ne réfléchissais pas et je n’ai pensé à aucun de mes objectifs de maîtrise. Bref, un fiasco d’un point de vue mental et …. 3 barres.
Quand nous avons analysé ce parcours lors d’une séance de préparation mentale, j’ai pris conscience de l’intention qui m’a guidée tout au long de ce parcours. C’était « terminer au plus vite ». A ce moment-là, j’ai compris qu’il fallait que je change quelque chose.
L’accompagnement en préparation mentale :
Nous avons mis au point au cours de plusieurs séances de préparation mentale une… »
Gérer l’erreur pénalisante en parcours de CSO
« Je sors de la détente de CSO et je me dirige vers la carrière pour faire mon parcours. Je suis confiante : tous mes voyants sont au vert. J’installe ma routine de pré performance comme d’habitude et Vlamenco entame le parcours dans un bon galop équilibré dans le bon tempo.
Le début du parcours se passe divinement bien : les contrats de foulées sont bien respectés, Vlamenco reste dans son galop très tonique et compact, il saute merveilleusement bien.
Nous sommes partis pour un sans faute qui devrait nous mettre en très bonne position pour ce concours. Patatras, faute sur le 8 : 4 points et je perds tous mes moyens à partir de cette faute. Nous terminons le parcours avec 8 points, pas catastrophique, mais qui ne nous permet plus d’être classés.
Que faire dans une situation comme celle-ci pour gérer l’erreur pénalisante ? Nous en avons discuté… »
Photo F. Zaganelli
Gérer l’attente entre deux épreuves
L’une des difficultés du Complet c’est de savoir gérer l’attente entre deux épreuves et tout particulièrement entre le CSO et le Cross sur une même journée ou entre le Cross et le CSO sur un Championnat.
Je ne suis pas très efficace sur cet exercice.
Lors d’un concours alors que j’étais 2ème après le CSO, je suis passée à côté de ma détente de cross. Lors d’un autre, j’ai tellement ressassé le CSO que j’étais dans un état d’excitation et de colère après moi que je n’étais pas du tout lucide pour aborder l’épreuve suivante.
De plus, mon entourage ne sait pas s’il faut me parler, me laisser dans mon coin, me distraire…. Parfois cela peut devenir source d’incompréhensions et de disputes !
J’ai abordé cette question avec mon préparateur mental.
L’accompagnement en préparation mentale :
Nous avons analysé les différents cas qui peuvent se présenter et nous avons décidé…
Activer ma motivation pour le cross
« Bien sûr j’adore le cross : c’est bien pour cela que je fais du Complet! Toutefois, sur certains concours je me pose un tas de questions : c’est vraiment gros cette fois-ci, est-ce-que je vais être capable? Les combinaisons sont super techniques, comment Vlamenco va-t-il passer la 4ème combi? Et si la détente est rallongée à cause d’une chute ou si les sauts que Vlamenco fait à la détente ne sont pas top … je peux commencer à douter! J’en ai discuté avec mon préparateur mental pour préparer mon prochain concours.
L’accompagnement en préparation mentale :
Nous avons commencé par définir l’état d’esprit que je souhaitais avoir pour aborder le cross. Je souhaite être lucide et combative dès la sortie de la boîte de départ : lucide pour bien négocier les combinaisons et aller jusqu’au bout du tour, combative pour insuffler mon envie d’y aller à Vlamenco.
Ensuite nous avons travaillé…
Booster ma confiance en moi
« C’est le début de la période de concours. Aussi il est temps de peaufiner ma préparation mentale.
Globalement, j’ai une bonne confiance en moi ; toutefois à certaines occasions, je peux douter de mes capacités et me poser plein de questions. C’est vrai en équitation mais cela peut arriver dans ma vie de tous les jours.
L’accompagnement en préparation mentale :
Mon préparateur mental m’a demandé de rechercher dans mon esprit une image, une situation qui me procurait bien-être, sérénité et confiance.
Définir les objectifs de la saison
« Ça y est, les jours rallongent ! Ce n’est pas encore le printemps mais déjà on sort de la grisaille de l’hiver. La saison des concours va bientôt démarrer. D’habitude, je regarde les concours au fur et à mesure. Cette année, j’ai décidé d’avoir une vision un peu plus précise de ce que je souhaite faire avec en ligne de mire mes objectifs à 2/3 ans.
J’en ai discuté avec mon préparateur mental qui m’a proposé de suivre la réflexion suivante.
L’accompagnement en préparation mentale :
Dans un premier temps, je réfléchis à mes objectifs de l’année 2019 dans tous les compartiments de ma vie :
Accélérer l’automatisation des bons gestes
« Comme je l’ai déjà dit, le CSO est l’épreuve sur laquelle je peux faire le plus de progrès alors je profite de la période hivernale pour travailler l’obstacle.
Lors de mon dernier entraînement à l’obstacle, mon préparateur mental était présent. Ce jour-là, j’ai travaillé des enchaînements de 4/5 obstacles. Mon coach me corrigeait à chaque passage et à la fin de la séance, Vlamenco et moi formions un beau couple avec fluidité dans le tracé, de bons abords et de jolis sauts. Bref une super séance avec de très bonnes sensations et une forte progression tout au long de la séance. Une top séance !
Après m’être occupé de Vlamenco, j’ai travaillé avec mon préparateur mental pour faire du « renforcement positif ».
Orienter ma motivation
« Il fait froid, l’hiver n’en finit pas et j’ai du mal à m’entraîner. Je n’ai qu’une envie c’est rester chez moi à attendre les beaux jours.
Mon préparateur mental m’a demandé de réfléchir à mes objectifs à moyen terme, deux ou trois ans. Vlamenco sera en pleine possession de ses moyens avec une belle expérience derrière lui et moi j’aurai 23/24 ans. Mais deux, trois ans, que c’est loin ! Je ne sais déjà pas déjà ce qu’on va faire la saison qui vient alors plus loin …
Mais si je devais rêver, j’aimerais faire au cours d’une saison deux ou trois internationaux en 2*. Bien sûr c’est un rêve, mais j’adorerais.
J’en ai parlé à mon préparateur mental et nous avons commencé à travailler dessus.
L’accompagnement en préparation mentale :
Tout d’abord, il m’a fait préciser mon rêve :
Mieux me connaître
« Pour aller en concours, je prépare mes affaires la veille. Ce n’est pas en me levant à 5h00 du matin ou plus tôt, que je serai suffisamment réveillée pour penser à tout.
Bref, l’autre jour j’ai oublié mon stick de dressage. Ce n’est pas une catastrophe en soi mais bon j’aurais préféré l’avoir. Je me suis aussi rendu compte que je pouvais être facilement en retard ou limite, limite…
Pour être performant(e), il ne suffit pas d’être un(e) excellent(e) cavalier(e), d’avoir le cheval avec le plus gros potentiel… il y a une foule d’autres choses à maîtriser.
J’en ai discuté avec mon préparateur mental qui m’a expliqué le Bonhomme de la Performance.
Encourager ma progression
« Je suis étudiante en Ecole de Commerce et compte tenu de mes études, je ne peux pas m’entraîner tous les jours, seulement 3 fois par semaine et les vacances. Je le regrette bien sûr mais je ne peux pas faire mieux.
D’un entraînement sur l’autre, je peux avoir tendance à oublier certains points importants de la séance et donc repartir de zéro la fois précédente ou 15 jours après.
L’accompagnement en préparation mentale :
Ce problème est apparu lors d’une séance de préparation mentale : je ne m’en étais pas vraiment rendu compte auparavant. Pour y remédier, nous avons évoqué l’idée d’un journal d’entraînement.
Focaliser mon attention lors de la détente de dressage
« Lors de la détente de dressage, j’avais des difficultés à rester concentrée. Aussi la plupart des détentes n’étaient pas optimales : Vlamenco et moi n’étions pas prêts mentalement lorsque nous étions appelés pour rejoindre le carré de dressage.
D’un concours à l’autre, les causes pouvaient être différentes : la météo, une détente très petite et un nombre de cavaliers important, une personne que je connais en bord de détente, la qualité du sol…
L’accompagnement en préparation mentale :
Lors des séances de préparation mentale, nous avons listé tous les « distracteurs » :…
Mieux contrôler mes émotions
« A l’entraînement et aussi en concours, je m’énerve facilement. A l’entraînement, les causes peuvent être très nombreuses : trop de monde dans le manège en hiver ou bien Vlamenco qui ne fait pas bien ce que je lui demande. En concours, je peux m’énerver si le sol n’est pas bon, si mes conditions de détente ne sont pas au top : pas assez de temps ou trop de temps si le cross est arrêté …
Dans ces moments-là, après avoir analysé avec mon préparateur mental, je me suis rendu compte que j’avais peur de ne pas bien faire et que cela provoquait de la colère en moi. C’est toujours le même mécanisme qui se met en marche.
Bien sûr, je le ressens physiquement :…
La préparation mentale appliquée au CCE à partir des expériences de sportifs célèbres
Patricia Cohen, experte en préparation mentale, nous présentera cette année un sujet pédagogique de préparation mentale. Le concept est original : à partir de la petite histoire d’un sportif célèbre hors équitation, elle en tire des enseignements sur la préparation mentale, puis quelques conseils très pratiques pour les cavaliers de Complet.
Une multi-médaillée olympique, Simone Biles, te livre un de ses secrets de préparation mentale
« En juillet 2018, Simone Biles, gymnaste américaine, après un an d’absence fait son retour à la compétition : toujours au top niveau.
En 2014, alors qu’elle est déjà une grande championne, les attentes à son égard sont tellement énormes et l’attention qu’on lui porte est tellement colossale que cela affecte sa confiance. Aussi, elle commence à travailler son mental et à faire entre autres de l’imagerie mentale.
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L’épée de Gauthier Grumier pour améliorer ta concentration à l’entraînement
Gauthier Grumier, épéiste français, n’a pas toujours connu la gloire. Même si son palmarès est enviable, sa carrière sportive a connu des hauts et des bas. Aux jeux Olympiques de Londres, c’est le fiasco il disparaît de la compétition dès les 16èmes de finales.
«Il était temps de réfléchir sur moi. Titulaire en équipe de France en 2006, remplaçant en 2008 ; toujours placé, jamais gagnant : pas dans le coup. »
Il commence un travail de reconstruction…
Catalyser ton énergie sur toute une saison avec Michael Phelps
« Michael Phelps est une légende vivante : il est le sportif le plus titré et le plus médaillé de l’histoire des Jeux Olympiques, avec 28 médailles dont 23 d’or remportées entre 2004 et 2016. Il est également le nageur le plus titré de l’histoire des championnats du monde de natation en grand bassin, avec 26 médailles d’or.
Et pourtant, Michael Phelps a connu des moments peu glorieux dans sa vie. Après les JO de Londres, il décide de se retirer de la compétition et mène une vie dissolue. Il est arrêté pour conduite en état d’ivresse et excès de vitesse en octobre 2014. Après une période de réflexion sur la direction qu’il veut donner à sa vie, il retourne dans les bassins pour s’entraîner et préparer Rio… »
Gère les imprévus en concours comme l’un des meilleurs skippeurs au monde
« Lors d’un Vendée Globe, course mythique en solitaire autour du monde, chaque marin rencontre un problème par jour pendant 3 mois sans toucher terre, sans aucun support sous peine de disqualification. Problème de safran, avarie de grand-voile, pilotage automatique enrayé, foil endommagé… Voici quelques exemples de problèmes que doivent résoudre les skippers, de jour comme de nuit, avec en plus la fatigue, le stress et souvent des conditions atmosphériques difficiles.
Armel le Cléac’h est le premier marin à terminer trois fois le Vendée Globe sur le podium. Autant dire qu’il sait de quoi il parle lorsqu’il s’agit de gérer l’imprévu. Lors du dernier Vendée Globe qu’il remporte finalement, il casse une de ses voiles dans le Pacifique. »
« La danse du voltigeur aérien » appliquée au test de dressage
La voltige aérienne consiste à exécuter des figures avec un avion. Ces figures sont notées sur leur rigueur et leur symétrie. Les difficultés proviennent de plusieurs facteurs : la vitesse qui est de l’ordre de 370 km/h ce qui amplifie énormément les petites erreurs de précision, et bien évidement le fait qu’on se retrouve en 3 dimensions.
La voltige aérienne est donc un sport artistique de précision où la moindre erreur prend des proportions gigantesques. Pour information, la préparation idéale d’un pilote de voltige sur résume à cela: 150 heures de vol par an, 10 heures de sport par semaine, 2 heures d’entraînement mental par jour et un régime de 2 800 calories par jour.
Tolérance zéro pour l’erreur.
Mélanie Astles pratique cette discipline sportive avec brio puisqu’elle a obtenu 5 titres de championne de France et est devenue la première femme pilote de la Red Bull Air Race.
L’arme de Mélanie c’est… »
La routine d’entrée en piste: les rugbyman nous en disent plus
« Jonny Wilkinson avant un tir au but répète toujours les mêmes gestes ; il en est de même pour Owen Farrell avec un regard menaçant, comme s’il voulait par la seule volonté de ses yeux faire passer le ballon entre les piliers. Les pénalités dans un match de rugby représentent environ 45% des points marqués dans chaque match, une manne de points à ne pas prendre à la légère. C’est le taux de réussite du buteur qui déterminera souvent la victoire ou la défaite de son équipe.
Dans les années 2000, Philippe Saint-André imposait à Frédéric Michalak un taux de réussite de 80% face aux perches, sous peine de perdre sa place de titulaire. Une partie de la réussite des buteurs tient dans leur capacité à faire le vide au moment de frapper le coup de pied décisif. L’entraînement permet d’y parvenir mais la routine d’avant frappe y contribue tout autant. Dans le jargon, on appelle cela une routine de préperformance.«
Estelle Mossely et la face cachée du stress
« Quand Estelle Mossely, boxeuse française, arrive à Rio pour les JO de 2016, elle est favorite. En effet, elle a gagné la même année les Championnats du monde dans sa catégorie poids léger et elle est sur une courbe ascensionnelle de victoires.
Pour préparer les JO, Estelle est partie en stage à la Havane (Cuba) aux sources de la boxe. Au-delà de l’apprentissage de la technique cubaine et de l’entraînement à forte dose, elle a aussi découvert des adversaires avec un mental à toute épreuve. Ses adversaires féminines possédaient une détermination hors du commun, faisant preuve d’une opposition intense qu’Estelle ne rencontrait pas en France.
En fait, elles ne connaissaient pas la peur et s’engageaient à fond dans l’action. Estelle a ainsi compris les vertus positives du stress. »
Active ta motivation avant cross, comme Teddy Riner
« Le plus monstrueux chez Teddy Riner ce n’est pas son physique (2,04 m et environ 130 kg), mais c’est son mental. Porte-drapeau de la France aux JO de Rio, il est le judoka le plus titré de l’histoire avec deux titres aux JO et 10 titres de champion du monde.
Une de ses plus grandes aptitudes mentales est sa capacité à activer sa motivation au moment adéquat, juste avant le combat : cela se traduit par sa posture, son regard, son comportement. En réalité, tout se passe dans sa tête. Quand il arrive dans l’aire de combat, Teddy Riner veut être hyper motivé, avec 100% d’énergie. Il arrête de penser, il fait le vide et ne se dit qu’une chose : « Fais ce que tu sais faire, donne tout !!! » ; « C’est simple, il faut se dire que c’est simple. »
Il fait monter sa motivation intérieure en utilisant des techniques respiratoires. »
Thierry Omeyer nous livre son secret pour atteindre son plein potentiel: dormir!
Thierry Omeyer est un grand monsieur : trois fois champion d’Europe et deux fois médaillé d’or aux Jeux Olympiques. Il est devenu une véritable légende. Avec plus de quarante-cinq titres à son actif, il est le sportif français le plus titré, tout sport confondu. Il a porté les couleurs des Bleus pendant plus de 10 ans en étant gardien de but de l’équipe de handball. Dix ans au top niveau !
Quels sont les ingrédients indispensables pour rester à ce top niveau pendant aussi longtemps?
Un travail acharné, une irrésistible envie de gagner et un physique d’acier. Au cours d’une interview, il déclare : « Le physique est essentiel pour durer et avoir une régularité tout au long d’une saison. C’est ce qui m’a permis de durer et d’être encore là à 40 ans ».
Ce qu’il n’avoue pas c’est l’attention qu’il porte à son sommeil et en particulier pendant la saison sportive. Ce sommeil qui lui permet de développer… »
Sur les traces de Martin Fourcade pour améliorer ta concentration lors de la détente
« Le biathlon combine l’endurance nécessaire au ski de fond au calme et à l’adresse indispensables au tir. La maîtrise de ces deux disciplines, pourtant antagonistes, est le principe même du biathlon.
Martin Fourcade règne en maître sur ce sport : double champion olympique en 2014, six fois vainqueur du classement général de la Coupe du monde et onze fois champion du monde entre 2011 et 2017, dont 10 fois à titre individuel. Son début de saison 2017/2018 est exceptionnel et il est prêt pour les JO de Pyeongchang qui démarrent dans deux jours.
Ses aptitudes physiques ne sont plus à démontrer mais ce qui est remarquable, c’est sa qualité de tir. A ses débuts, ce n’était pas du tout son point fort : il a dû énormément travailler pour améliorer ses tirs. Pour obtenir un degré de concentration maximum, il nous livre quelques-uns de ses secrets :… »
Fixe-toi des objectifs comme un(e) champion(ne) Olympique !
« 4 olympiades, 4 Championnats du Monde entre 2004 et 2016 ! 6 médailles d’or, une d’argent et une de bronze. Une domination mondiale du Beach-Volley pendant une décennie entière. Voilà le palmarès de Kerri Walsh, joueuse américaine.
En 2013, Kerri Walsh commence à jouer avec une nouvelle partenaire et prépare Rio 2016.
L’entraînement physique devient plus précis et plus exigeant. (Elle a 38 ans au moment des jeux olympiques). Elle entraine aussi son mental pour être plus endurante dans la concentration et plus agile neurologiquement (la rapidité d’analyse en Beach-Volley est déterminante).
Son objectif est simple : c’est l’or ! Elle l’a déjà obtenu 3 fois. Chaque jour, elle travaille pour cet objectif. Chaque nuit, elle s’endort avec cette pensée ancrée dans sa tête. L’or c’est une obsession, c’est déjà une réalité !
L’histoire ne se finit pas comme vous pourriez le croire… »
Carine Camboulives
L’entraînement mental chez les cavaliers
« Quand dit-on qu’un cavalier est fort mentalement ? Tout simplement quand il est capable d’utiliser en compétition, quelles que soient les circonstances, 100 % de ses capacités physiques, techniques et tactiques du moment. L’enjeu de l’entraînement mental est de permettre au cavalier de réaliser son potentiel et ainsi d’élever son niveau de performance. Pour y parvenir, différents moyens s’offrent à lui.
Tout d’abord, il convient d’établir une distinction entre, d’une part, le soutien psychologique… »
Cédric Lyard et la préparation mentale
« Collaborer avec un sportif qu’il soit amateur ou professionnel revient à accompagner un être humain avec son identité, ses valeurs, ses expériences, ses peurs, ses croyances et ses objectifs. Mais accompagner un sportif de haut niveau dans sa démarche vers la performance, s’apparente à régler une montre suisse… J’éclairerai ici mon propos par une de mes expériences avec un cavalier de concours complet, Cédric LYARD.
Cédric fonctionnait à sa manière avant notre collaboration. Il avait mis en place ses propres stratégies de performance qui semblaient faire leurs preuves. De plus, au départ il n’était pas demandeur de ce genre d’intervention. JE suis allée le voir pour lui proposer de devenir l’acteur dans le cadre de mon mémoire du Diplôme Universitaire de préparation mentale appliquée à la performance sportive.
Une montre suisse est dotée d’un mécanisme de haute qualité qui peut aussi tomber en panne,… »