S’entraîner sous la tutelle de Nicola Wilson ? C’est possible.

Actualité International
Cet article a été publié le : 05 décembre 2022 à 17h58
S’entraîner sous la tutelle de Nicola Wilson ? C’est possible.

Nicola Wilson et JL Dublin - Photo P.Barki


Article traduit de l’anglais depuis le site Eventing Nation. Article original ici.


Ces jours-ci, la vie est bien différente pour la Championne d’Europe 2021 Nicola Wilson.

L’année débute pourtant comme celle de tout autre cavalier de haut-niveau. Tout se transforme en un instant à quelques obstacles de l’arrivée du CCI5* de Badminton.

La journée avait déjà été sportive sur ce cross, mais quand Nicola et son complice des Europes, JL Dublin, sont arrivés au numéro 27, tout s’est déroulé en une fraction de seconde. Les deux se retrouvent au sol, et l’air semble se raréfier au dessus de Badminton. Si le cheval se retourne et se lève, la cavalière n’en fait pas autant.

Le premier souvenir de Nicola après cela, c’est de reprendre conscience dans la tente médicale du concours avant d’être transportée à l’hôpital de Southmead pour des examens plus poussés. Les dix-neufs prochains jours, elle les passent en soins intensifs. Les détails sont flous, comme souvent dans ce genre d’incidents – produits en un instant, et laissant peu de preuves et de compréhension du pourquoi et du comment.

« Je savais, à ce moment-là, que ma carrière de Complétiste était terminée, » se rappelle Nicola. C’est avec un pragmatisme positif qu’elle s’exprime, sa voix dénuée d’apitoiement, mais pleine de gratitude que son cheval ait été épargné.

« Je me suis moi-même surprise de ne pas paniquer – je ne ressentais rien, et je l’acceptais, » continue Nicola. « Ma pensée principale à ce moment-là était de guérir et d’être le plus fonctionnelle possible. J’espérais simplement pouvoir conserver une certaine qualité de vie, toucher un salaire et vivre une belle vie. C’est devenu, très soudainement, mon principal objectif. Le reste s’est vite rattaché à l’insignifiance. »

À ce moment-là, la route était longue pour la femme de quarante-six ans, atteinte de multiple fractures vertébrales et du Central Core Syndrom (CCS) provoquant la perte de sensation et de mouvement à ses extrémités. Sortie des urgences, Nicola est ensuite transférée à l’hôpital Universitaire James Cook à Middlesborough afin d’y suivre une rééducation avant de pouvoir rentrer chez elle mi-Septembre. Elle y retrouve l’usage de ses bras et mains, et y commence à marcher avec une aide.

Progressivement, Nicola se glisse à nouveau dans ce qu’est la vie chez elle, au sein de ces écuries qu’elle possède avec son mari, Alastair. Alors, elle commence à réfléchir à ce que réserve la suite.

La voilà, dans ses écuries parfaitement fonctionnelles qui n’hébergent plus ses chevaux de concours. Pendant sa convalescence, ses chevaux déménagent chez d’autres cavaliers : JL Dublin est le nouvel acolyte de Tom McEwen, Coolparks Sarco a trouvé résidence chez Piggy March. Quelques uns de ses jeunes chevaux y demeurent encore sous la selle de sa cavalière, Robyn Grey, mais Nicola a accepté la réalité : ses écuries ont désormais besoin de se reconvertir.

De là, nait une idée. Et si elle rendait ses infrastructures et ses connaissances accessibles à d’autres cavaliers ayant besoin d’un lieu où se poser, apprendre, et concourir sous la tutelle d’une cavalière de haut niveau ?

« Si ma carrière de compétitrice s’est terminée à la suite de cette blessure, j’ai la chance d’encore pouvoir avancer en aidant les autres à réaliser leurs rêves, comme d’autres ont fait pour moi, » explique t-elle. « Nous avons les infrastructures et connaissons le système. On peut travailler sur le plat, les barres, le cross. Nous avons les collines pour le travail de cardio, et les écuries ont été construites spécialement pour m’entraîner avec des chevaux de 5*. Il serait dommage de ne pas s’en servir, et j’adorerai pouvoir coacher. »

Ce n’est pas tous les jours que des cavaliers ont la chance d’évoluer sous des yeux aussi attentifs que ceux de cavalier.es comme Nicola. Dans la plupart des cas, il leur faut entraîner leurs propres chevaux et aller en concours. Ainsi, Nicola fait de la fin de sa carrière le moyen de lancer celles des autres.

Ne plus pouvoir monter, « c’est toujours un sentiment mitigé, mais je sais que je n’en suis plus capable aujourd’hui. Je veux avancer dans la positivité et apprécier la vie plutôt que de regretter. »

Photo de Nicola Wilson.

« Je le veux, et j’en ai besoin. J’ouvrirai le nouveau chapitre de ma vie avec autant de passion et de détermination que je l’ai fait pour le premier. »

Nicola invite les aspirants au haut-niveau à se rendre dans le Yorkshire.

« J’en tirerai beaucoup de plaisir et de satisfaction, » dit-elle. « Ca peut être un monde difficile, pas vrai ? Il nous faut du soutien quand les choses deviennent difficiles, afin de continuer de manière positive et, avec un peu de chance, vers le succès. »

« L’accident m’a offert une nouvelle perspective sur la vie, » dit-elle. « J’imagine que ce sont les cartes qui m’ont été distribuées, et on ne peut pas faire demi-tour. J’ai toujours été une personne optimiste, je pense que cela aide. »

« Je ne dis pas que tout est rose, » conclut-elle. « Mais quand ton mari embrasse ton front, dans l’herbe à côté de l’obstacle, pensant que tu es partie… que soudainement, tu es réveillée, que tu as une sensation, que tu peux bouger un doigt ou un orteil – on se rend compte à ce moment que ce qui importe, c’est ce qu’on peut faire après. »

Si l’opportunité vous intéresse, vous pouvez envoyer un mail à nicola@nicolawilsoneventing.co.uk.


Article traduit de l’anglais depuis le site Eventing Nation. Article original ici.