Summersong : une légende vivante
A 25 ans, comment se porte-t-il?
Marie-Christine Duroy : « C’est un beau vieillard! Là je l’ai amené à Pompadour puisqu’il est stationné là-bas pendant la saison de monte. Il a presque failli démolir le van quand on est arrivé, tellement il faut qu’il montre que c’est lui le chef! Il a retrouvé son box habituel parce que c’est un peu le « chouchou » de l’écurie. »
Combien de temps pensez-vous les laisser encore à la monte?
« C’est lui qui me le dira! Tant qu’il en est capable et qu’il le fait spontanément, on le laissera. Mais c’est sûr qu’on est dans ses dernières années. Peut-être un an ou deux encore… »
Que transmet-il à ses produits?
MC Duroy : « Quasiment tous ses produits ont une bonne frappe et une rapidité de genou incroyable, ce qui est essentiel sur le cross. Ils sont aussi très brave, avec un mental de gagnant. Sur le plan du physique, Summersong avait des aplombs parfaits, qu’il transmet généralement. En tout cas, je n’ai jamais eu un Summersong refusé à une visite vétérinaire. Ils ont aussi des tissus très secs et de très bons pieds. Quant aux allures, au pire elles sont comme les siennes, c’est-à-dire pas transcendantes mais très souples. Et si la mère amène un peu d’allure, alors ça donne des allures très aériennes comme Leprince du Bois ou Midnightsong de Théol. Mais dans tous les cas, il n’y en a pas un qui se déplace mal car ils ont toujours une souplesse qui leur confère un petit côté félin. Enfin, je dirai que Summersong transmet son chic, sa très belle sortie d’encolure… Je ne sais pas vous mais moi, j’aime arriver devant un box et me dire : « Et en plus il est beau! » Les Summersong ressortent toujours du lot. En bref, des étalons comme lui qui ont à ce point marqué le Complet, autant en amateur qu’en International, il n’y en a pas beaucoup. Il a quand même eu plusieurs descendants qui ont fait des 3/4 étoiles! »
Quels sont ses 3 points forts s’il fallait n’en trouver que 3?
MC Duroy : « Je dirai des aptitudes à l’obstacles très importantes, de la générosité (des Summersong qui n’aiment pas sauter, il n’y en a pas beaucoup!) et de l’endurance. Il donne donc des chevaux comme lui, c’est-à-dire qu’ils sont tellement généreux qu’à 4 et 5 ans il faut savoir être patient. Mais ça c’est le bon côté qu’on recherche en permanence chez un cheval de Complet. »
Est-ce que sa petite taille (1m62) se transmet à ses descendants ?
MC Duroy : « Non pas du tout! J’ai là actuellement un 5 ans fils de Summersong par une mère Anglo d’1m63 qui fait 1m72! Donc il produit en respectant ce que fait la mère, c’est-à-dire que si elle produit grand, il produit grand. »
Que conseilleriez-vous comme type de juments?
MC Duroy : « Toutes les juments peuvent croiser avec lui. On peut y mettre du Pur-Sang, de l’Anglo, de l’AQPS… En fait, c’était tout sauf un cheval chaud! En dressage, ¾ d’heure suffisait amplement pour présenter une reprise. On n’avait pas non plus besoin de le longer avant de monter dessus ou quoique ce soit. Par contre, il ne faut pas se dire qu’on va mettre du Summersong sur une grosse jument Selle Français pour l’afiner. En général, ça ne marche pas. »
Vous avez donc vous-même des poulains de Summersong?
MC Duroy : « Oui on en a en permanence une dizaine, le plus jeune a 6 mois et le plus âgé a 5 ans. En fait on les vends assez bien donc on ne les garde pas très longtemps. Mais il faut être patient! Parce que j’en ai vu qui avait un potentiel exceptionnel mais qui ont été ratés. Parce que le problème de Summersong, c’est qu’il n’a pas un dos très fort. Ces produits sont des chevaux qui ont le dos souvent un peu long, mais qui s’en servent bien. Donc si on est patient et qu’on les travaille sur le plat, après ça ne pose plus de problème. Mais si on essaye de gagner du temps en les embouchant, ça ne marche pas avec eux. »
Il a fait une rapide carrière en CSO sous la selle de Florian Angot… Quelles ont été les raisons de ce changement et les répercussions sur sa carrière de reproducteur ?
MC Duroy : « Après Badminton (en 1995), je voulais le laisser un peu tranquille. J’ai demandé à Denis Brohier (Haras de Tamerville en Normandie) qui l’avait déjà fait travailler s’il ne connaissait pas un cavalier qui accepterait de le monter pendant 2 mois. Il m’a dit : « Moi mon cavalier c’est Florian Angot. », je lui ai donc confié. Sur le coup, Florian était un peu sceptique de monter un cheval de complet. Au bout d’un mois, il disait : « On monte rarement en hippique des chevaux qui ont le respect de la barre comme ça! ». Summersong, ça aurait été inutile de le barrer pour lui donner du respect, par contre on l’aurait rendu coléreux!
Florian a donc fait deux A1 en indoor avec lui (juste après Badminton). Sur le premier concours, il fait 4 points parce qu’il a enlevé des foulées (il restait sur mon acquis d’enlever des foulées partout parce que je trouvais ça génial!). Donc Florian lui a appris à respecter les contrats et le concours d’après il est double sans-faute. Grâce à cette période, j’ai eu pendant plusieurs années des juments de CSO pour des saillies de Summersong. »
Conditions de monte :
disponible en Insémination Artificielle, transportée dans la France entière.
IAT : 200 € TTC + 1 300 € TTC si poulain vivant
MC Duroy : « Si la jument ne prend pas, je fais souvent des reports sur l’année suivante. Et pour les habitués, j’applique des tarifs préférentiels. A la Finale de Pompadour, j’offre systématiquement une saillie de Summersong à l’éleveur propriétaire du meilleur cheval de la Finale des 6 ans (il ne s’agit pas forcément du vainqueur de l’épreuve). C’est comme ça que le propriétaire de Métisse et Nemetis a gagné deux saillies de Summersong. »
Article Hedwige Favre