Thierry Touzaint : « la victoire de Galan beaucoup d’émotions »

Sport
Cet article a été publié le : 07 mars 2010 à 17h57
Thierry Touzaint : « la victoire de Galan beaucoup d’émotions »


Entre Nicolas et Thierry, le neveu et l’oncle, la complicité est un atout maître. Le duo devrait encore faire parler de lui cette saison. Photo Georges Mesnager

CCI de Tartas (première étape du Grand National). La victoire de Galan de Sauvagère, sous la selle de Nicolas, Thierry Touzaint l’a vécue avec une émotion toute particulière. Son neveu de champion lui offre sans doute l’un des plus beaux cadeaux de sa nouvelle carrière d’ex-entraîneur de l’équipe de France.

Emotions ? Trouble passager causé par un sentiment vif de joie ! Thierry Touzaint a éprouvé la formule. Sur le chemin de retour vers Saumur, des trémolos dans la voix, à en perdre le contrôle de sa voiture, il se répétait à l’envie. « Cette victoire de Galan, c’est émouvant. Vous ne pouvez pas l’imaginer. »

Silence pesant à entendre voler une mouche dans l’habitacle ! Puis, il reprend : « Il y a deux ans, ici même à Tartas, Madame Claudon (la propriétaire du crack, depuis décédée) était à nos côtés. On n’a pu s’empêcher d’y penser. Elle aurait été aux anges de revoir son crack revenir à un tel niveau. »

« Galan aurait eu le droit à ses pommes »

Galan de Sauvagère  aurait eu le droit aux pommes qu’elle lui offrait, les soirs de frais sous son suroît vert, sur les plus beaux concours de France et du monde. Il en raffolait de ses grosses pommes jaunes Galan. Elle disait « qu’il les méritait. » Comme, hier soir. « C’est un extra-terrestre, reprend Thierry Touzaint, un peu la tête dans les étoiles. Je le dis sans partialité : il y a lui et les autres. Il nous a offert un week-end extraordinaire, il a fait un bon dressage, il a dominé son sujet sur le cross et le jumping. Il a une galopade de rêve. »

Emu, comblé, heureux, « pour Nicolas, aussi qui le mérite bien après les déboires qu’il a pu connaître aux Jeux », l’ex-Sorcier des Bleus garde tout de même les pieds sur terre. « Il faut espérer maintenant que les examens vétérinaires confirment sa très bonne forme actuelle. » Mais, il ne peut éluder la question, ou du moins y répond-t-il avant que l’on ne la pose. « Avec Galan, c’est le physique qui prime. Si le physique va, c’est le top du top. Oui, si tout va bien, ce cheval peut être champion du monde. »

C’est écrit et juré, Thierry fera d’ailleurs en sorte que l’Histoire s’écrive en ce sens. En accompagnant, comme jamais, son talentueux neveu. « Pendant dix-sept ans, je crois avoir eu l’oreille attentive pour tous les cavaliers que j’ai eu la chance de driver. Il n’y avait aucune différence et surtout aucun passe-droit pour les sélections. » Il le martèle. « Mais, c’est vrai que je suis très complice avec Nicolas. Maintenant que j’ai quitté mes fonctions d’entraîneur national, il n’y a plus d’obstacles pour que je sois encore plus proche de lui. »

« Nous avons vu de belles choses »

Nicolas, faut-il le rappeler, qui à Tartas a enfin joué coup double, avec Lesbos sur la deuxième marche du podium. « Un cheval un peu plus compliqué parce qu’il est très volontaire, mais qui reste bourré de qualité. Franchement, Nicolas possède un très bon piquet en ce début de saison. Je n’oublie pas plus Neptune de Sartène, huitième. »

On le brusque un peu ! Il oppose une ruade ! Puis y revient, au galop, avec un immense plaisir, il l’avoue. « Les cavaliers sont sympas avec moi, comme tous les gens que j’ai pu rencontrer, ici à Tartas. Franchement, avec ce succès de Galan, je n’ai pu  réellement me rendre compte que je n’étais plus entraîneur national. Mais, c’est juré ! C’est à Laurent (Bousquet) de gérer maintenant la « Maison France » et je me ferai le plus discret possible pour qu’il puisse travailler en toute sérénité. »

En s’accordant, comme à son habitudes, quelques coups de cœur  au soir des grands rendez-vous de la saison. Comme hier. : « Donatien Schauly a un jeune cheval qui va très bien. Il le prouve en montant sur la troisième marche du podium. J’ai aussi apprécié le retour de Didier Willefert avec Escape Lane à créditer d’un très beau concours. Maxime Livio m’a aussi beaucoup plus, il confirme tous les espoirs que l’on peut fonder sur lui (huitième). Laurent a pu voir de belles choses, les potentiels piliers de l’équipe de France ont affiché, en parallèle, une belle condition physique. Laurent peut s’appuyer sur un très fort groupe. Il s’agit maintenant de gérer tout cela. »

Mais, hier soir, Thierry ne pensait qu’au présent. A l’émotion qu’il venait de vivre. Il sera toujours temps aujourd’hui de conjuguer ce présent au futur. Et cela, il sait aussi le faire.

 

Guy FICHET.